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Numéro 03

Arts traditionnels au Maghreb
Transmission des savoir-faire et enjeux de leurs expositions
Bernadette Nadia
Saou-Dufrêne
03 | 2017
L’« oukalisation » de l’école primaire de la rue du Tribunal
Une question d’appropriation de l’espace
Khadija Derbel
Table des matieres
Résumé
Parmi l’ensemble des formes d’habitat précaire, présentes dans la médina de Tunis, il y
a le phénomène d’« ouklisation », qui s’est beaucoup développé, après la révolution de 2011. Il
s’agit d’un mode particulier d’habitat, consistant en occupation illégale, des bâtiments vides de
la médina.
L’école primaire de la rue du Tribunal, autrefois destinée à la scolarisation de la communauté
juive de Tunis, connait en particulier, une histoire tumultueuse. Ce bâtiment, demeuré à
l’abandon, pendant plusieurs années, s’est trouvé, depuis 2011, squatté anarchiquement, par des
familles, à faibles revenus, sans qu’elles en aient acquis la propriété.
L’oukalisation de l’école est considérée, comme un parfait modèle révélateur, de la mise en
place de l’habitat précaire. En effet, cette école Oukalisée présente les différentes facettes de la
précarité ; des problèmes d’insalubrité, de danger et d’entassement de la population, dans des
conditions inhumaines. De même, elle présente la manière, dont les habitants pensent et
construisent, par eux-mêmes, sans l’assistance de concepteurs professionnels, leur propre
espace habité.
Cet article, qui porte sur la fabrique de l’habitat précaire, révèle un intérêt, tout particulier, sur
l’appropriation de l’espace, déjà bâti, par les nouveaux usagers et sur l’ensemble des stratégies,
adaptées pour modeler l’espace squatté et le rendre habitable, au mieux selon leurs critères,
leurs attentes et leurs pratiques.
Mots clés
Habitat précaire, Oukala, Oukalisation, médina de Tunis, appropriation de l’espace,
Pour citer cet article
Khadija Derbel, « L"oukalisation" de l'école primaire de la rue du Tribunal : une question
d'appropriation de l'espace », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture
Maghrébines [En ligne], n°03, Année 2017.
URL : https://al-sabil.tn/?p=15309
Texte integral
L’habitat, dans des édifices abandonnés, dégradés et en ruine, représente une nouvelle
forme d’habitat précaire, dans la médina de Tunis, nommé l’oukalisation. Ce type d’habitat
dans une oukala, mérite une attention particulière, étant donné que l’appropriation d’un édifice
oukalisé prend la forme d’une réappropriation spatiale, qui exprime la réaction des squatteurs,
par rapport à l’édifice.
Le choix d’une école primaire, comme exemple d’étude, est justifié par sa typologie
architecturale spécifique, son programme fonctionnel, reconnaissable dans l’architecture
scolaire et par l’essai de son détournement, en habitat.
En effet, les tentatives de changer la fonction de ce lieu d’enseignement, en habitat précaire,
révèle les stratégies et les pratiques, mises en place par les squatteurs, pour offrir une seconde
vie et une seconde fonction, à l’édifice. Ceci apporte une nouvelle manière de vivre, à l’espace,
selon leurs pratiques, leurs besoins et la représentation qu’ils en ont.
Nous découvrons, à travers cet exemple d’étude, comment l’offre, en habitat précaire, est gérée
par les usagers, les façons dont les nouveaux occupants s’approprient l’espace architectural
d’une école, pour qu’il réponde à leurs besoins, ainsi que la capacité de cet édifice délaissé, à
offrir une nouvelle forme d’habitat, dans sa forme et son aménagement.
1. Oukala et Oukalisation
A l’origine, le terme « Oukala » est une sorte d’auberge, louée à la journée ou à la
semaine, à des voyageurs ou à des travailleurs célibataires1. Cette appellation fut utilisée, aussi,
pour décrire les fondouks, où s’installèrent les premiers flux migratoires.
Durant les années 1930, ces deux institutions (oukalas et fondouks) n’ont plus gardé leur
spécificité d’autrefois, en exposant une nouvelle possibilité de logement familial. En effet,
l’évolution sociale permet le passage, d’une institution d’hébergement temporaire, à une forme
d’habitat résidentiel, ainsi que le passage d’un habitat réservé, aux hommes, à un habitat de
famille2.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l’exode rural s’est intensifié et a entrainé un
bouleversement important, de la population de la médina. Celle-ci fut désertée, par ses habitants
d’origine et devint un endroit attrayant, pour les familles rurales migrantes, qui s’installèrent
dans les maisons traditionnelles, abandonnées par leurs occupants d’origine. Ces demeures
louées à la pièce, par famille, furent appelés « oukalas ». Callens est ainsi décrit : « La maison
familiale traditionnelle, jalousement close, s’ouvrant à des locataires étrangères et se
transforment peu à peu en « courée », chaque pièce habitable, et le vestibule parfois recevant
une famille »3.
Ce phénomène d’« oukalisation » a concerné, au début, principalement les demeures de
la médina, vu que la typologie des maisons arabes, à patio, se prêtait, très bien, à la location, à
la pièce et offrait une structure d’accueil favorable. Puis, petit à petit, la nomination d’oukala a
revêtu une définition plus large et a désigné tout genre de bâtiment, destiné ou non, à
l’habitation : palais, demeures, medersas, zaouïas, mesjed …etc, qui n’avaient fait l’objet
d’aucun aménagement, les préparant à leur nouvelle fonction.
Cette nouvelle forme de logement familial, oukala, désigne ainsi, un nouveau mode
d’habitation, à la fois commun et privé ; il s’agit de cohabiter, dans un même squat, des
personnes d’origine sociale, très divers. Chaque famille dispose d’une pièce privée tandis que
les sanitaires, les points d’eau et les cuisines sont communs, à tous les habitants.
La perception des oukalas est généralement connotée, extrêmement négativement. Elles
présentaient une forme d’habitat précaire ainsi que des problèmes d’insalubrité, de promiscuité,
de vulnérabilité et de misère.
Après l’indépendance, la densification des oukalas, dans la médina de Tunis, a obligé les
pouvoirs publics, à intervenir afin d’endiguer ce phénomène, tout en tenant compte du fait qu’ils
représentaient un élément fondamental du patrimoine urbain et architectural de la médina.
Il y a eu ainsi de nombreux efforts, de fait, en matière de sauvegarde de la médina. On
peut, par exemple, citer parmi ces actions, le projet « Oukala », mené par l’ASM et l’ARRU,
entre 1990 et 2004. Ce projet a abordé plusieurs volets, en matière de sauvegarde du
patrimoine : la réhabilitation, la restauration et la rénovation des monuments afin de freiner leur
dégradation.
Bien que la situation semble globalement se stabiliser, elle reste, tout de même,
préoccupante. L’histoire récente a vu ce phénomène, augmenter de nouveau, d’une manière
exponentielle, après la révolution Tunisienne de 2011, qui a engendré la repoussée de nouvelles
oukalas, dans la médina de Tunis.
En effet, le déclenchement de la révolution en 2011 a entrainé un bouleversement, dans le
domaine de la construction et du logement, dû à un relâchement des contrôles, exercés par les
pouvoirs municipaux et un laisser-faire, qui ont favorisé le développement informel et illégal,
des logements, une recrudescence de l’habitat précaire, d’où une augmentation significative, du
nombre de demeures squattés.
En profitant de cette situation, les gens se sont mis à construire des bâtiments ou des extensions,
en dehors de toute légalité et sans aucun respect, pour la réglementation urbaine, sachant
qu’accéder à un édifice public, abandonné et, bien souvent, en ruine, reste la seule alternative
possible, pour la grande majorité des squatteurs, qui ont un besoin impératif de se loger. Ils le
font, le plus souvent, de manière anarchique et sans considération, ni de la nature et de la
vocation de l’édifice, ni des dangers qu’ils encourent, notamment, le risque d’effondrement.
2. La naissance d’une oukala à la rue du Tribunal
2.1. L’édifice oukalisé
L’école primaire de la rue du Tribunal a connu une histoire tumultueuse, qui a été,
essentiellement, liée à l’histoire du palais Kheireddine, construit en 1860, autour de la place du
Tribunal.
Après le départ du ministre Kheireddine, en 1878, et l’instauration du protectorat, en
1881, la propriété fut morcelée en deux parcelles et vendue, en 1905, à deux propriétaires
privés, après avoir servi, quelque temps, de tribunal.
La première moitié, appelée ancien palais de justice, renferme le palais actuel.
La seconde moitié, située le long de la rue du Tribunal, abritant les annexes, a été acquise, par
l’Alliance israélite, qui l’a démolie, pour laisser la place, à une école primaire, dédiée à la
communauté juive, installée dans le quartier de la Hara. L’école a été construite, en 1910, sous
la direction de l’ingénieur architecte, Raymond Valensi. Elle a accueilli des élèves, dans ses
murs, pendant plus de 50 ans, avant d’être fermée, en 1964. En perdant sa fonction, le bâtiment
fut abandonné.
Le bâtiment a été abandonné, quelque temps, en 1994, un projet de reconversion du palais
Kheireddine et de l’école israélite, en musée de la ville de Tunis, a été annoncé, par la
municipalité4
, pour les conserver et leur redonner vie.
La première tranche du projet a été menée, par l’ASM. Le palais est devenu le musée de
la ville de Tunis, depuis 1999. L’école israélite, pour sa part, était censée recevoir la deuxième
tranche, mais ce projet (jusqu’à l’écriture de cette note) est toujours retardé. Le bâtiment est, de
nouveau, abandonné, laissant comme résultat, un édifice squatté, habité et oukalisé
anarchiquement, par des usagers, sans droit, ni titre, après la révolution.
2.2. L’oukala et les conditions de vie : bref aperçu de l’état des lieux
Aujourd’hui, le bâtiment de l’école de la rue du Tribunal présente les différents facettes
de la précarité : des problèmes d’insalubrité, de promiscuité et d’entassement, de la population,
dans des conditions que l’on peut qualifier de pénibles, outre le statut instable et illégal, de leurs
occupants.
Un diagnostic visuel de chaque composante de l’édifice implique une liste, non
exhaustive de précarité. Les habitants de l’oukala partagent des conditions de vie, extrêmement
difficiles. A titre illustratif, on peut citer l’absence des services de base et d’infrastructures, les
plus élémentaires tels que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et un surpeuplement
notable. En effet, dix-huit familles l’habitent, actuellement, chaque famille, composée de 3 à 7
personnes, vivant dans une salle de classe de 40 m², environ.
A partir d’un travail de terrain , nous constatons que l’édifice de l’école présente un danger
permanent, pour ses occupants, au vu du risque d’effondrement des planchers et des murs, lié
à la fissuration des murs porteurs et à la dégradation avancée, de l’état général du bâti, causée
essentiellement par le vieillissement de l’édifice et l’absence totale de travaux d’entretien. Ce
risque, est en plus, aggravé, par les interventions des nouveaux occupants, qui essaient, à tout
prix, d’améliorer leur logement, leur condition de vie et de se démarquer de la précarité.

3. L’oukala et les pratiques d’appropriation des espaces
un abri, pour loger leur famille, entraine un essai d’apprivoisement (domestication), de
l’espace architectural existant, en l’intégrant, directement, à leurs besoins. La diversité des
besoins révèle, souvent, des interventions multiples et successives, qui s’expriment dans
l’espace et le temps. Ces interventions provoquent un changement considérable, dans la façon
d’habiter5, apportent des réponses fonctionnelles, aux espaces architecturaux existants,
différentes des fonctions initiales, pour lesquelles le bâtiment avait été conçu, afin de permettre,
autant que possible, à tous les occupants de l’édifice, de bénéficier du service attendu, des
conditions de confort et de sécurité adaptées.
L’oukala de la rue du Tribunal, comme tout édifice oukalisé, demeure façonnée, par ceux
qui l’habitent et qui possèdent la faculté de projeter, dans le bâti, une partie de leurs rêves et de
leurs besoins.
3.1. Les interventions des squatteurs
D’une manière générale, le processus d’installation des squatteurs et l’évolution de
l’habitat précaire s’effectue, souvent, en plusieurs phases successives, qui exposent la
« pluricompétence des squatteurs6
». Dans un premier temps, les nouveaux occupants
cherchent à stabiliser leur situation. Cela peut se traduire, par une période d’aménagement,
pendant laquelle ils essayent de s’approprier les lieux, de transformer les ruines, en abri, de
gérer les risques, sécuriser les murs, organiser l’espace et l’aménager7, tout en essayant
d’effacer les traces du passé et de marquer leur empreinte.
Ils commencent par des petits travaux de réparations, de bricolage et de nettoyage, en utilisant
des matériaux de récupération. Ensuite, après s’être installés dans l’édifice, ils tentent, de
manière individuelle ou collective, d’améliorer progressivement, leurs conditions de vie, en
recherchant, de plus en plus, de « confort ». C’est, donc, par l’usage que les habitants prennent
conscience de l’inadéquation de leur logement, avec leur mode d’habitat. Ils commencent par
chercher des mécanismes d’appropriation, les mettent en place pour adapter leur cadre de vie,
à leur manière de vivre.
L’adaptation du cadre de vie passe ainsi, très souvent, par une amélioration sanitaire et
technique du logement. En fonction des modes d’accès à l’eau et à l’électricité, disponibles
dans le quartier et de la présence ou non, du système d’évacuation des eaux et des déchets, les
occupants procèdent à la construction d’un système rudimentaire de distribution de l’eau et de
l’électricité (tuyaux, robinets lignes, prises électriques), ou à la pause d’équipements sanitaires
(évier, toilettes, fosse septique) et technique (climatisation).
Pour ce faire, les occupants ont recours à l’auto-construction. Il s’agit d’un mode de
construction autonome, sans architecte, qui repose essentiellement, sur les savoirs et les
connaissances, qu’ont certains squatteurs, comme la maçonnerie, la plomberie, l’électricité, la
peinture, sur des matériaux de construction de récupération8.
Les interventions sur le bâti prennent plusieurs formes. Nous essayerons d’en décrire
quelques-unes. A partir d’une série de photos, nous tenterons de comprendre les premiers gestes des squatteurs, pour pallier aux carences de l’édifice9 et la manière dont les habitants
investissent et consomment l’espace.
3.2. Le détournement fonctionnel
Les usagers essayent, spontanément, de transformer leur édifice squatté, suivant l’image
qu’ils se font d’un logement : ils essayent d’intégrer le bâtiment existant, dans un nouveau
programme fonctionnel.
En premier lieu, on remarque qu’une nouvelle organisation spatiale s’élabore, ainsi, dans
l’édifice oukalisé. Dans un premier temps, les squatteurs se limitent à changer l’affectation de
certains espaces, pour rentabiliser, au maximum, l’espace du logement. Le mode d’implantation
de l’école permet un morcellement systématique, en plusieurs logements et une organisation
spatiale, semblable, pour toutes les autres maisonnettes de l’oukala.
Cette organisation est généralement constituée de deux espaces : un espace privé (l’unité de
logement) et un espace commun (cuisine et sanitaires).
L’unité de logement, dont dispose chaque famille est constituée, en une pièce d’environ 40 m² ;
il s’agit d’une salle de classe, transformée en pièce unique. Cette pièce est multifonctionnelle.
Elle est divisée en deux parties, par un rideau, avec un coin où se tenir de jour et un autre, de
nuit.
La première partie de la pièce est aménagée en chambre à coucher, pour les parents. Elle
est placée à une extrémité gauche. La deuxième partie est aménagée, par un ameublement
permettant de s’asseoir, de se restaurer et de se reposer. Pour rentabiliser, au maximum, cet
espace de jour, elle se transforme, la nuit, en un dortoir, pour les enfants.
Le relevé habité, ci-après, apporte un éclairage, sur la façon dont les habitants ont aménagé la
salle de classe. Ce plan présente l’exemple, de presque tous les logements.

En dehors des salles de classes, d’autres espaces ont vu leur fonction initiale détournée
pour apporter une seconde vie à l’édifice. Les familles utilisent, ainsi, la galerie et le vestibule,
comme cuisine, lieu de travail ou un lieu de rangement, reléguant, à la cour, une fonction de
service.
L’espace à cuisiner se trouve aménagé dans les galeries, qui n’ont pas été conçues, à la
base, comme un espace de travail, à l’air libre mais comme des lieux de repos, pour les élèves.
La partie de la galerie, utilisée par chaque famille, se situe immédiatement, en face de la porte d’entrée, de leur pièce de logement. L’emplacement de l’espace de travail, sous la galerie,
permet aux occupants, de gagner un peu plus de place et, surtout, de préserver la propreté de
leur logement. La galerie a un usage polyvalent, outre sa fonction de prolongement naturel du
logement, elle est un espace de stockage et de rangement.
La cour, jadis espace de récréation des élèves, est affectée à d’autres usages. Elle abrite toutes
les activités domestiques de nettoyage et de préparation, comme le lavage des vêtements.
Ces deux espaces, les galeries et la cour, ont pour but de soulager l’exigüité des petites pièces
et de faciliter l’exercice des activités quotidiennes.
Les vestibules ont été aménagés, en cabines de sanitaires mobiles. Ces sanitaires sont communs
et l’oukala contient, uniquement, deux cabines qui servent à une centaine de personnes.

En deuxième lieu, on remarque que certains foyers optent pour l’amélioration du confort
ou de l’esthétique de leur logement. Ils le font, à travers le remplacement des vitres cassées,
une peinture neuve, l’installation d’un climatiseur…etc.
Bien que, les squatteurs cherchent, de plus en plus, de confort, ce mode d’habitat affirme un
mode de vie, alternatif et contestataire.
L’école, avec sa typologie d’implantation des salles de classes, des galeries et de la cour
de récréation, rappelle celle des maisons à patio, de la médina, se prêtant, parfaitement, à
l’accueil de plusieurs familles, sans trop de changement, dans la structure bâtie et sa
morphologie.
Bien que les interventions soient anarchiques, on peut remarquer une certaine logique,
dans la vision des usagers, de l’espace architectural existant. Cela provient, certainement de la
similitude de l’organisation d’une unité de logement, en une pièce unique, reliée à des zones de
travail, à l’air libre, que l’on retrouve, généralement, dans les habitations rurales.
L’oukala devient, alors, un organisme vivant, dont l’évolution se nourrit de structures,
héritées du passé et de l’action des occupants, qui disposent de facultés, pour la transformer,
l’entretenir et la pérenniser.
3.3. L’accès à l’eau et à l’assainissement
L’accès à l’eau constitue l’un des premiers enjeux importants, lors de l’installation des occupants. Au début, ils stockent l’eau, dans des bidons, pour leur utilisation quotidienne et une fois, usée, ils la jettent dans la cour10. Ensuite, ils installent des tuyauteries et des robinets collectifs. En l’absence d’un équipement sanitaire, pour subvenir à leurs besoins, après la démolition des blocs sanitaires de l’école, les occupants ont installé des cabines de sanitaires mobiles, dans les vestibules. Pour l’assainissement, ils ont essayé de créer un système de drainage, moyennant des égouts, raccordés à un regard, installé dans la cour.
D’une manière générale, il est à noter, que pour l’accès à l’infrastructure de base (eau, électricité et égout), ils ont recours à des pratiques, informelles et illégales, de raccordement.
