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intégral

Numéro 03

03 | 2017

Grosbois : un château résidentiel en Île-de-France. (Début du XVIIIe siècle)

Sihem Kchaou

Résumé

Basé essentiellement sur un corpus constitué d’un inventaire après décès et d’un procèsverbal d'expertise des greffiers des bâtiments de Paris (1717-1718), ce texte tente de reconstituer le château de Grosbois, situé dans la commune de Boissy-Saint-Léger, en Île-de-France, département du Val-de-Marne. On établira les composantes et les fonctions de ce château résidentiel au début du XVIIIe siècle. L'architecture du château, son organisation spatiale, son décor et son inscription dans son milieu naturel composent les éléments de cette réflexion. La vie châtelaine était axée autour de trois pôles : les pièces de réception, les pièces utilitaires et les pièces privées. Le fonctionnement de cet espace interne ne peut se comprendre qu'en rapport avec les composantes externes : jardins, parc, bois et terres avoisinantes, ce qui reflète la cohérence et l'interdépendance entre tous les éléments de l'espace castral.

Mots clés

Château, jardins, parc, Grosbois, noblesse, Harlay.

Pour citer cet article

Sihem Kchaou, « Grosbois : un château résidentiel, en Île-de-France (Début du XVIIIe siècle) », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines [En ligne], n°03, Année 2017.

URL : https://al-sabil.tn/?p=15421

Texte integral

Introduction

Au Val-de-Marne, dans la commune de Boissy-Saint-Léger, à cinq lieues du sud-est parisien1, s’implantait, depuis plus de quatre siècles, le château de Grosbois, un édifice qui a pu échapper au vandalisme révolutionnaire, et qui domine, actuellement, la région, avec son architecture typique et son exploitation, en tant que lieu culturel.

La longue histoire de Grosbois a été écrite dès 1934, par Henri Soulange-Bodin2, puis par Roger Guillemard3, ce boisséen qui n'a pas arrêté, depuis les années soixante, de creuser l'histoire de son village natal4. Tous deux ont balayé l'histoire du château de Grosbois, discuté de ses origines, énuméré ses propriétaires, en s'appuyant sur des sources littéraires et des enquêtes de terrain, qui ont permis de collecter un corpus iconographique impressionnant, quele deuxième auteur a publié5.

Cependant, dans le champ de la recherche académique, très peu de travaux se sont intéressés au château de Grosbois. Pourtant, on enregistre un intérêt, pour la demeure noble, à partir des années 1990, avec le retour des monographies régionales6. L'habitat castral est, alors, devenu un terrain d'investigation, pour archéologues, architectes, historiens de l'architecture et de l'art,…7. De nombreux chercheurs ont, ainsi, interrogé les multiples facettes de cet habitat : ses dimensions architecturales et esthétiques, mais aussi ses significations sociales, économiques, politiques, culturelles, etc8. S’agissant du château de Grosbois, deux études méritent d'être mentionnées: l'article de Liliane Châtelet-Lange, qui concerne, surtout, l’architecture de ce château, en la comparant à celle de la cour des offices, à Fontainebleau, dans l'objectif de chercher les origines du style architectural de ce bâtiment9; et la thèse de François Lalliard, sur les Berthier, princes de Wagram, propriétaires de Grosbois, au XIXe siècle, avec quelques pages, sur les aménagements faits au château, à cette époque10. Dans toutes ces études, il nous semble que les recherches se sont focalisées, sur deux périodes clés de l'existence de ce château : la période fondatrice, avec le duc d'Angoulême (début du XVIIe siècle) ; et celle de l'embellissement, après la Révolution, avec les princes de Wagram. Le XVIIIe siècle, en l'occurrence, ses débuts, demeure une zone d'ombre, dans l'histoire de ce château. Lorsque Soulange-Bodin et Guillemard évoquent cette période11, ils se contentent de nous rappeler les portraits des deux propriétaires, Achille III et Achille IV de Harlay, seigneurs de Grosbois, entre 1701 et 1717, élaborés par le duc de Saint-Simon12.

Aussi, avons-nous jugé utile, de revisiter le château de Grosbois, au début du XVIIIe siècle et ce, à la lumière de sources, qui n'étaient pas à la portée des études précédentes. Il s'agit, essentiellement, d'un inventaire après décès, qui date du 29 juillet 171713 et d’un inventaire des greffiers des bâtiments de Paris, procès-verbal d'expertise, du 22 février 171814 , deux inventaires complémentaires, sur le même bâtiment. L'inventaire après décès, intervient, généralement, en cas de partage ou de liquidation de succession. Le notaire décrit le bâtiment, pièce par pièce, recense les meubles, les décrit minutieusement, en faisant la prisée des effets qui s’y trouvent. Quant au second type d’inventaire, il est établi, en cas de réparation d'un bâtiment, d'un partage ou d'une vente, par des experts-jurés des bâtiments. Ces derniers présentent leurs procès-verbaux, aux greffiers des bâtiments afin d'y apposer leur signature et en conserver les minutes. Il s'agit, aussi, d'une description de toutes les pièces, mais différente de la première car c'est l'architecture du bâtiment, qui intéresse l'expert (les murs, le sol, le plafond), sans estimation matérielle.

Le château de Grosbois était, au début du XVIIIe siècle, le lieu de villégiature préférée, de ses propriétaires, les Harlay de Beaumont, magistrats au parlement de Paris. Il était occupé, épisodiquement, dans le cadre du double résidence, cette pratique étant apparue, dès le XVIe siècle, avec l'évolution des villes. Les seigneurs s'y retiraient, à intervalles réguliers, pour gérer leurs terres et profiter des plaisirs champêtres. Le château finit, ainsi, par perdre son rôle défensif, qui lui avait été assigné au Moyen Âge, bien qu’il continuât à garder quelques signes de défense (fossés, murailles, tours...), devenant un lieu résidentiel, «une maison de plaisance bâtie magnifiquement»15.

Notre propos, dans ce papier, sera de montrer, à travers le cas du château de Grosbois, les fonctions d'un château résidentiel ou d’un lieu de villégiature. L'architecture de ce château, son organisation spatiale, son décor et son inscription, dans son milieu naturel, constituent les éléments essentiels de notre réflexion. Une présentation succincte de l'histoire de ce château nous semble utile, de prime abord.

1. Retour sur la construction du château de Grosbois

Les travaux de construction du château de Grosbois ont commencé, en 1597, avec Nicolas de Harlay de Sancy, surintendant des finances et des bâtiments du roi, qui confia les travaux, à l’architecte Florent Fournier, renommé pour ses travaux, au Louvre et à Fontainebleau. Mais, Fournier mourut, quelques temps après le début des travaux, à une date inconnue, un autre architecte devait continuer le projet de conception de ce château. Qui est cet architecte ? Liliane Châtelet-Lange pense que c'est Jacques Ier Androuet du Cerceau, qui s'inspire, lui-même, des traités de Serlio et de Palladio, deux architectes italiens16. En fait, d'après l'auteure, le style de l'exèdre qui marque la conception du château de Grosbois est analogue à celui de la cour des offices de Fontainebleau.

Se trouvant en situation matérielle difficile, Nicolas de Harlay, le premier propriétaire du château, vend Grosbois, en 1616 à Charles de Valois, comte d'Auvergne, duc d'Angoulême, fils naturel de Charles IX. Celui-ci continue les travaux, jusqu'à 1640, sous les auspices de l'architecte Jean Thiriot17 . Depuis, dix-sept propriétaires de la noblesse de robe et d'épée vont se succéder au château, jusqu'à 180518 , date de son passage aux Berthier, princes de Wagram par contrat du 2 messidor an III. Avec ces derniers commence un âge d'or du château de Grosbois, qui dure plus d'un siècle19 . La bâtisse garde, jusqu'à nos jours, les traces des embellissements, entrepris par les Berthier.

Acheté, le 26 juillet 1962, par la société d'encouragement à l'élevage du cheval français, le château de Grosbois est dédié, actuellement, aux activités hippiques (courses de chevaux, trot, amble, etc.). Il renferme, aussi, une école de formation, un musée des courses au trot, un centre de documentation et de recherche. Dans un souci de valorisation et de rentabilisation du patrimoine français, une partie du bâtiment est transformée en salle de fête20.

2. Plan et architecture extérieure du château de Grosbois au XVIIIe s.

Le château de Grosbois est édifié, dans le style du début du XVIIe siècle. Il est installé sur une plate-forme rectangulaire, entourée de fossés, aujourd’hui asséchés et mis en communication avec le parc et les communs, par trois ponts. Conformément au plan en U, «ce château est composé de trois corps de logis, un dans le fonds, et les deux autres placés à droite et à gauche de la cour. Celui qui est au fond s'enfonce en forme de demi-cercle, il est composé de deux ordres d'architecture l'un sur l'autre, et terminé par un grand fronton. Les deux corps de bâtiment qui forment les deux côtés de la cour ont chacun à leurs deux extrémités deux pavillons dont l'un tient au reste de l'édifice et l'autre s'avance sur la face du château»21. L’espace compris entre ces bâtiments, est la cour d’honneur. Tout le bâtiment est couvert d’ardoise.

Fig. 1. Le château de Grosbois au XVIIIe s.
Source : ADVM, 2Fi BOISSY-SAINT-LÉGER 91.

Outre le rez-de-chaussée, le château s'étend verticalement, sur un seul étage, surhaussé par des combles. Nous comptons, dans l'inventaire de 1717, quatre-vingt-quatre pièces, sans prendre en considération les différents dégagements (passages et corridors). Les notaires commencent l'inventaire, à partir du rez-de-chaussée, mais n'indiquent pas le passage aux étages, ce qui complique la compréhension du plan du château et la distribution des pièces, selon les étages. En définitive, le château renferme une cuisine, un garde-manger, deux salles à manger, deux offices, la chambre à coucher du maître, avec sa garde-robe et son antichambre, quinze autres chambres, quatre antichambres, dix garde-robes, neuf cabinets, un arrière-cabinet, un salon, une chapelle, une galerie, une capitainerie, une chambre de billard, une salle et une bibliothèque. Le pavillon de gauche renferme deux chambres, un cabinet et une garde-robe.

La basse-cour, située à droite du château et toute couverte de tuiles, renferme des pièces à fonction utilitaire : une cave, un fournil, des remises, des greniers, une grange, une chambre à linge, une vacherie, trois écuries (le plus grand est à l'extérieur de la basse-cour), une étable à vaches et un toit à porcs, avec dix-huit chambres au-dessus, dont celles du cuisinier et du vitrier. Or, ce n'est pas tout, le notaire ne mentionne et ne décrit que les pièces, dans lesquelles il trouve des meubles. À titre d'exemple, le pavillon de droite n'a pas été décrit. L'inventaire de 1718 ajoute un bûcher, des chenilles et un cellier. La capitainerie où loge le capitaine du château, n'est, en fait, qu'un appartement, composé de trois pièces («chambre à cheminée, cabinet et garde-robe»), selon le même inventaire, ce qui nous pousse à supposer, que ce château est beaucoup plus spacieux. Quant à l'architecture extérieure du château, elle ne fait pas l'objet de descriptions dans les inventaires mentionnés. Les sources littéraires notent, par contre, que la vue extérieure du château est dominée par une entrée imposante, celle qui est du côté du grand chemin de Paris, à Troyes22. Ajoutons à cela, deux autres données architecturales, qui inscrivent ce château, pleinement dans les styles renaissance et classique de l’architecture française (styles Henri IV et Louis XIII): façade en exèdre, composée de deux ordres d’architecture superposés et couronnés d’un fronton, d'une part, et polychromie rouge et blanche de l'édifice, construit en briques et pierres, d'autre part. La brique est, ici, en structure et non, en remplissage, elle offre, ainsi, ce jeu chromatique, caractéristique du début du Grand Siècle23. La conjonction de ces éléments donne un effet de théâtralisation, assez remarquable, pense Liliane Châtelet-Lange24. La façade et les extérieurs du château de Grosbois gardent le même style, jusqu'à nos jours, en dépit de quelques rénovations25.

Fig. 2. Vue actuelle des fermes du château de Grosbois (Photo prise en 2006).
Fig. 3. Vue actuelle du château de Grosbois (Photo prise en 2006).

La beauté du château de Grosbois a suscité les quelques descriptions de visiteurs, qui ont été éblouis par son effet26.

3. Des fonctions multiples : recevoir, nourrir et héberger

L'identité de l'habitat castral ne peut se concevoir, que dans l'agencement entre l'architectural et le naturel. Trois éléments composent le château : le bâtiment, composé du corps du logis et de la basse-cour ou les communs, le parc et les jardins et, enfin, les terres avoisinantes27. Une cohérence naturelle s'établit au sein de cet ensemble et aucun élément n'en est autonome28.

Deux réalités sont à avancer, avant de creuser dans les fonctions du château de Grosbois. D'abord, ce château n'était pas un centre de vie régulier, pour les comtes de Beaumont, il était fréquenté, essentiellement, pendant les vacances parlementaires ( septembre et octobre) qui coïncidaient avec une partie de la saison de chasse (entre début septembre et fin février), mais, aussi, pendant les retraites de maladie, qui étaient fréquentes, chez Achille III de Harlay et, certainement, en d'autres occasions festives, la proximité de cette résidence de Paris, rendant le déplacement plus facile. Ceci dit, en l'absence du châtelain, la vie continuait au château, dans la cuisine, la basse-cour et les terres dépendantes.

Il est à souligner, ensuite, que le château est un centre, dont dépend la vie de plusieurs personnes, il loge et nourrit une main-d'œuvre abondante. Outre la famille du châtelain, il y a les invités, qui sont, souvent, accompagnés, par leurs valets. L'inventaire de 1717 identifie les noms et/ou les fonctions de vingt-sept domestiques, un chiffre qui nous semble être loin de la réalité, plusieurs traces prouvant que la domesticité dans ce château était plus importante, mais qu'il n'est pas possible de la quantifier réellement (le château compte 90 matelas et 86 entre lits, couches et couchettes). À cela, nous ajoutons les domestiques, non-résidents et ceux, mobilisés temporairement.

Compte tenu du nombre de personnes qui vivent dans l'enceinte du château, nourrir et héberger demeurent deux fonctions essentielles, d'une demeure résidentielle. S'ajoutent la réception et les relations sociales, bases de deux types de sociabilité : une sociabilité choisie (amis ou parents que l'on souhaite voir) et une sociabilité subie (relations que l'on est obligé de faire)29. Il en résulte une vie châtelaine, axée autour de trois pôles : les pièces de réception, les pièces utilitaires, réservées aux services quotidiens et les pièces privées.

3.1. Espace et sociabilité

Il est difficile de distinguer les pièces de réception de l'habitat castral, des autres pièces, car en dépit de l'évolution de l'espace privé, vers plus de spécialisation, la réception s'effectue jusqu'au XVIIIe siècle dans des pièces polyvalentes. On est encore loin, de la dichotomie, chère à la bourgeoisie du XIXe siècle, entre chambre à coucher et salon de réception30.

Ceci dit, il semble que quatre pièces ont été dédiées, à la réception au château de Grosbois : «le salon par bas», «le grand cabinet» et «la salle à manger», au rez-de-chaussée et «la grande salle», à l'étage. «La spécification d’un espace intérieur explicitement dévolu à la vie de société, est déterminante dans l'autonomisation progressive de la sociabilité mondaine, qui est distincte à la fois de l'intimité familiale et des exigences professionnelles ou curiales»31. En fait, les Harlay ont aménagé ce château, selon le goût du jour, en introduisant le salon à l'italienne, celui-ci ayant été intégré à l'habitat français, dès le XVIIe siècle ; et la salle à manger, une pièce qui ne semble être parue, qu'à la fin du XVIIe siècle et qui est adoptée par l'aristocratie, par mimétisme, par rapport à la Cour. Cette pièce devrait être liée à la cuisine, par un corridor qui facilite la circulation des domestiques et des repas. Une troisième pièce est réservée, également, à la réception : le grand cabinet -avec son antichambre-, les plus cossus, dans toute la résidence. «La grande salle d'en haut», mitoyenne à la galerie, est une pièce à mi-chemin, entre le salon trop collectif et la chambre trop privée32 .

Au château, la réception s'associe aux pratiques de loisirs. Piliers de la vie mondaine, les divertissements trouvent un terrain favorable, dans l'espace castral33. En effet, à l'intérieur du château de Grosbois, tout un espace a été dédié aux loisirs : un « cabinet aux peintures », un cabinet « aux musiques » (meublé d'un clavecin) et une chambre de billard. Des tables de jeu, dont un tric-trac, sont relevées, ici et là, ce qui implique une passion individuelle et une volonté d'honorer ses hôtes34. Le château est associé à la vie joyeuse de la noblesse : réceptions, fêtes, banquets, jeux, musique, danse, lecture, théâtre, chasse, équitation, promenade, pique-nique et tant d'autres divertissements qui trouvent un terrain propice, à la campagne.

Recevoir au château de Grosbois pourrait, également, donner l’occasion, aux Harlay de Beaumont, des bibliophiles renommés, de montrer leur bibliothèque. Au décès d'Achille IV de Harlay, en 1717, la grande partie de sa bibliothèque était à Grosbois. L'inventaire, qui se tient après son décès, dénombre 10500 volumes (livres et manuscrits), répartis entre la bibliothèque, le cabinet, l'arrière-cabinet et la galerie haute, du château. Grosbois était le lieu stratégique, proche de Paris, où on pouvait drainer les collections, sur lesquelles avaient oeuvré parents et grands-parents35.

Visiter Grosbois était, aussi, une occasion pour déambuler dans l'une des pièces stratégiques du château : la galerie. Le plafond a été décrit rapidement, par l'inventaire de 1718. En 1735, Dezavillier d'Argenville ajoute ces quelques précisions : «au plafond [...] il y a quatre tableaux représentant des Conférences avec les Suisses, et un cinquième au-dessus de la porte, où est Charles IX. Le duc d'Angoulême, fit venir de Lyon pour peindre cette galerie, le Blanc, maître de Blanchard, fameux peintre français. Différentes évolutions militaires se voient sur les côtés, au nombre de huit morceaux, tous peints sur le mur»36 . C'est dans cette galerie, que les Harlay exposaient, probablement, leur collection de tableaux, dont huit originaux, peints par Louis Boullogne et Nicolas Bertin. La salle à côté sera transformée, en chapelle, par Chauvelin. Sur le plafond est peint un Jupiter, dont les traits sont transformés, en ceux du Père Eternel37.

3.2. Le repas : le sens d’un partage

La réception au château était étroitement liée au repas et à la cérémonie de la table38. Aussi, nourrir la population, plus ou moins nombreuse, vivant au château, qu'elle soit ou non sédentaire, était parmi les enjeux de la vie châtelaine. L'abondance de l'outillage culinaire et de la vaisselle d'argent montre qu'il s'agit bien d'une affaire de taille.

Plusieurs pièces utilitaires sont aménagées au château de Grosbois afin de répondre aux fonctions culinaires : une cuisine, deux offices destinés au rangement de la vaisselle et à la préparation des desserts, un garde-manger pour le stockage des aliments. Ces pièces sont ouvertes sur la basse-cour, où se situe un fournil, pour cuire le pain et un puits, qui alimente la cuisine, en eau et permet d'éteindre les incendies. Elles communiquent, également, avec les deux salles à manger : l'une, appropriée aux événements, ayant suscité la réunion des convives et l'autre, dite «du commun», réservée aux domestiques, cette dualité s'explique par le progrès de l'intimité39.

L'approvisionnement régulier de la cuisine castrale provient des aires de collecte proches : potagers, vergers, vignes, prés, bois, garennes, etc. Les redevances seigneuriales, ainsi que la chasse, dans les bois environnants et la pêche, dans les cours d'eau, assurent, également, une partie de la consommation du château. Au château de Grosbois se tient encore une activité d'élevage de poissons. Le directeur de la ferme de poisson d’eau douce, au début du XVIIIe siècle, était Jean-Baptiste Couitreau, qui a fait transporter «200 à 300 carpes de Paris à Villeneuve-Saint-Georges et de Villeneuve-Saint-Georges à Grosbois», d'après une quittance du 24 mai 171840.

Serait-il possible de relever, quelques traces de cette population, qui se nourrit, quotidiennement ou occasionnellement, au château ? Les sources ne livrent que des éléments fragmentaires : les noms et/ou les fonctions de quelques-uns41, encore faut-il, à partir de ces données, poursuivre la recherche sur ces êtres, qui épaulent la vie des seigneurs42. Sudan, secrétaire et agent, occupe la tête de la hiérarchie de ces serviteurs. Le cuisinier, qui réside régulièrement au château, est assisté par deux servantes de cuisine : Javotte et Madeleine Carune. À la basse-cour s'affairent Janneton (servante), Turin (valet), François Bailly (charretier) et le vitrier. La garde du château et de ses environs est une tâche collective, assurée par Madeleine Buisson (concierge), Langlois (garde), Renault et sa femme (gardiens des bois) et Gossard (garde-chasse). Le jardinage est confié à Durbat. Trois valets de chambre sont identifiés : Nicolas Lavoix, qui est aussi tapissier ; Joseph Caseau, qui assure, de surplus, la fonction de gardien des scelles apposés, et Loisel. D'autres noms sont relevés au château : Mademoiselle Lanoy, mademoiselle La Cour, Magdelon, Pichard, Herbelin, Rolin, Nicolas et Pomour. Une partie de cette domesticité se déplace avec le seigneur, entre ville et campagne, tels Loisel et Herbelin, dont nous repérons les traces, aussi, dans l'hôtel urbain.

3.3. Héberger : chacun selon son statut !

Le château de Grosbois comporte deux types de pièces privées : les appartements des maîtres et de leurs invités et les logements des domestiques. Treize appartements composent les pièces du premier type. Chacun est composé d'une chambre et d'une garde-robe ou cabinet. Le plus spacieux est celui du maître au rez-de-chaussée : une chambre à coucher, deux garde-robes, une antichambre et un «cabinet à écrire». Les appartements du couple sont dissociés, comme dans tout habitat aristocratique, qui garantit l'indépendance des époux.

D'autres pièces, luxueusement meublées, chacune prenant le nom de la couleur des tissus des meubles ou du revêtement mural, telles les chambres jaune, verte, bleue, de velours rouge et noir, ou des figures qui se profilent sur les tapis, telles les chambres des indiennes ou des bûcherons, qui seraient dédiées probablement aux invités. Évidemment, comme dans tous les châteaux de la haute noblesse, un appartement est consacré à l'hôte, le plus prestigieux et le plus attendu : le Roi. La «chambre du Roy», à Grosbois, était l'une des plus cossues du château, avec sa «couche à la duchesse» et sa «tenture de tapisserie [...] de Beauvais [...] verte [...] prisée 2000 livres». Visiblement, le nombre de serviteurs, qui logent à l'intérieur du château, est assez limité (quatre seulement). La majorité est mise à l'écart, dans les pavillons ou la basse-cour, chacun logé, selon son statut.

3.4. Un décor qui reflète le rang

Le château est un instrument d'auto-affirmation sociale, son décor doit refléter le niveau social de son propriétaire. Généralement, le décor intérieur repose sur deux éléments : l'architecture et l'habillement muraux et le mobilier. C’est là que l'inventaire des greffiers, de 1718, comble le silence de l'inventaire après décès, en matière de description architecturale. La majorité des pièces du château de Grosbois sont parquetées en bois, de même les murs sont lambrissés (en lambris d’appui, dans les pièces spacieuses, et en lambris de hauteur, dans des pièces plus petites).

La cheminée est l'élément monumental dans toute pièce, le plus décoré. Les vingt-neuf cheminées du château de Grosbois ne disposent pas, toutes, du même décor. La plupart d’entre elles comportent «chambranle, tablette et corps de marbre» et »des ornements de sculpture». Les chambranles peuvent être de bois ou de pierre, sachant que ces chambranles bordent, aussi, les portes et fenêtres, de tout le château43.

Les tableaux et glaces forment le deuxième élément du décor mural. Quarante tableaux décorent les dessus de portes et seize miroirs prennent place, entre les croisées et au-dessus des cheminées, reflétant, ainsi, l'évolution de l'art de la miroiterie et du décor des glaces.

L'habillement mural est fondamental, dans le décor d'une pièce. Le choix des tentures de tapisserie, accrochées aux murs, reflète l'éclectisme et l'exotisme, du goût des Harlay de Beaumont et la nostalgie, des sujets mythologiques : une luxueuse tapisserie d’Angleterre, représentant «l’histoire de Tarquin et de Lucresse», avec des tapis de Bruges, de Bruxelles, de Beauvais et autres, ornent les différentes salles. En outre, les rideaux de fenêtres sont, par la beauté de leurs couleurs et la qualité de leur matière, assortis généralement, aux meubles et aux housses de la pièce. Les murs de Grosbois sont, également, habillés, de pièces de cuir doré et de feuilles de paravent, qui s’harmonisent dans ces intérieurs raffinés, avec les tentures et les rideaux de la même pièce.

Les Harlay, qui ont acquis le château de Grosbois sans mobilier, n'ont pas cessé de recourir à des ébénistes et des artistes afin de meubler, convenablement, cette nouvelle résidence d'une valeur de 89 000 livres44, une valeur qui équivaut à plus du double de la valeur du mobilier de l'hôtel urbain (41000 livres)45. Certains espaces sont mis en scène, avec un goût exotique et une passion, pour la culture antique, l'objectif étant d'impressionner les hôtes. Le château est, de ce fait, un lieu de métissage, comme le pense Michel Figeac46.

Sans s'attarder sur l'élégance du mobilier et des bibelots, du château de Grosbois au début du XVIIIe siècle, aussi bien dans les pièces de réception, que dans les chambres privées (les jolis lits à la duchesse), citons le notaire à propos d’une des pièces les plus raffinées : le salon : «Item deux tables de marbre de Languedoc fur leurs consolles de bois marbré et doré...

«Item deux tables de marbre de Languedoc fur leurs consolles de bois marbré et doré... Item quatre fceaux de porcelaines garnyes de cuivre doré d'or moulu...

Item deux verres de porcelaine...

Deux bronzes représentant les enlèvements de Proserpine composés de trois figures chaque posez sur leurs pieds... de bois noircy...

Deux vazes de bronze d'après l'antique accompagnées de leurs escabellons... Dix bustes de pierre blanche posées sur leurs escabellons de bois marbré Deux grands chandeliers en lustres à huit branches en bois doré

Quatre fauteuils une chaise de bois de noyer a pied de biche garnys de crain couvert de maroquain... rouge six rideaux de fenetre de toille de cotton...».

Finalement, compte tenu du train de vie important, mené par les Harlay, à Grosbois, une question s’impose : ceux-ci ont-ils opté, pour des rénovations, au château de Grosbois ? Le Bon Olivier de Lavigerie note que «c’est aux Harlay que Grosbois est redevable de ses principaux établissements. Le château est l’œuvre de Mansart qui se faisait payer fort cher»47. Il ajoute, qu’Achille IV «complète l’édifice du château par quelques bâtiments de ferme». Cette idée a été adoptée, plus tard, par quelques études sur le château48.

L'état des remboursements des dettes d'Achille IV de Harlay confirme cette hypothèse, bien que nous n'ayons trouvé nulle trace de contrats, avec Mansart49. En fait, plusieurs travaux sont entrepris à Grosbois. Le châtelain opte pour le décor de sa résidence, d'où le recours à des maîtres peintres, des sculpteurs, des miroitiers, des marbriers, des vitriers et, probablement, pour une extension ou un réaménagement, qui ont nécessité la présence d'un architecte, maçons, menuisiers, serruriers, couvreurs, faiseurs de treillage, terrassiers, frotteurs, fournisseurs de plâtre, de faïence, de marbre, d’étain et de plomb, etc50. Contrairement à son fils, Achille III était, plutôt, pour l'arrondissement de la seigneurie de Grosbois et de ses dépendances, par le moyen d’échanges de lopins de terre, de ventes et d’acquisitions (les deux tiers de la seigneurie d'Yerres, par exemple)51.

4. Jardins et parc : des usages économiques et culturels

Fig. 4. Carte postale : parterres du château de Grosbois.
Source : ADVM, 2Fi BOISSY-SAINT-LÉGER 83.

À la campagne, la noblesse française passe une bonne partie de son temps entre jardins et parcs. Pour cela, l'embellissement des jardins et du paysage représente l'une des préoccupations majeures des châtelains52. Les usages des jardins d'utilité (potagers et vergers), jardins d'agrément et parc, oscillent, en fait, entre l'utile et l'agréable. Outre l'utilité économique, cet espace est le refuge des loisirs mondains et familiaux53.

À Grosbois, les potagers s'étendent à gauche du château, ils sont «beaux, et fort étendus»54, plantés d'arbres fruitiers. L'orangeraie, qui est à droite, renferme, d'après l'inventaire de 1717, 124 arbres et plantes, dont des agrumes (citronniers, orangers, bergamotes, limes douces), des arbres fruitiers (grenadiers), et des fleurs (jasmins, lauriers roses, sauvageons). Le XVIIe siècle a vu naître, en France, un fort engouement social, pour le fruit, et l'Île-de-France devient l'un des pôles, qui attirent arboristes réputés55. Cette arboriculture assure une partie de la consommation du château, le surplus étant drainé vers l’hôtel urbain56.

La carte de l'Abbé de la Grive (1740) et celle des Chasses du Roi (1770), montrent que les jardins d'agrément, du château de Grosbois, au XVIIIe siècle, étaient conçus à la française57. Jardins réguliers, avec garnitures et agréments, qui exposent une perfection formelle, une majesté théâtrale et un goût du spectacle. Ce modèle de jardinage, diffusé par André Le Nôtre, a dominé tout le règne de Louis XIV, avant l'arrivée des modèles, anglais et chinois, au XVIIIe siècle. Le modèle français des jardins de Grosbois a été gardé, voire complété, par le chancelier Chauvelin, d'après Dezallier d'Argenville. Le parterre, qui s'étend devant le corps principal du château, «est entouré d'eau, excepté du côté du château : il est terminé par une grande pelouse verte, décorée de boules. De vastes boulingrins, occupent les côtés des parterres»58 et ces derniers sont décorés de bustes.

La présentation du parc et de ses allées s'inscrit, de même, dans cette tendance de théâtralisation.

Fig. 5. Carte du parc de Grosbois en 1790.
Source : ADVM, 2J 21.

S'étalant sur 1300 arpents, d'après le contrat de vente de 1701- une étendue, pareille à celle du bois de Boulogne-, le parc de Grosbois est «clos de murailles, composé de bois taillis, de prés, pâturages et friches»59. Grâce à ses richesses cynégétiques (cerfs, daims et chevreuils)60, ce parc boisé était dévolu à la chasse à courre. «Son immense étendue a permis d'y renfermer toutes espèces de bêtes fauves, qui servent à donner au propriétaire le plaisir de la chasse sans sortir de chez lui»61. Grosbois doit aussi sa dénomination, à la vaste étendue de bois qui l’environnent : les bois des Camaldules et ceux de La Grange, dans lesquels Achille III de Harlay et son fils pouvaient s'adonner à leurs loisirs préférés62.

Fig. 6. Plan d'une partie des bois de Grosbois, des Camaldules et de La Grange.
Source : ADE, A 1176, boite 42.

Au XIXe siècle, les princes de Wagram hésitent entre le modèle de jardinage français et anglais. En 1844, les jardins sont transformés à l'anglaise, avec Napoléon Berthier, deuxième prince de Wagram, avant que son petit-fils, Alexandre, ne remette le parc à la française63.

Conclusion

Dans une approche qui croise l'architectural au social, cette lecture des composantes et des fonctions du château de Grosbois, comme modèle de château résidentiel, au XVIIIe siècle, permet, espérons-le, de dévoiler les multiples facettes, d'une cour en miniature, calquée sur le modèle de Versailles. Par le train de vie qu'il suppose, les impératifs de la réception, la nécessité d’entretenir une foule de domestiques, le château résidentiel de la haute noblesse (d'épée et de robe) était un ensemble complexe, qui donne lieu à des dépenses ruineuses. Ce qui était effectivement, le cas d'Achille IV de Harlay, ce magistrat «dépensier», qui a vu sa fortune menacée, à cause de son style de vie onéreux64.

Certes, une lecture plus dynamique, qui inscrirait le château de Grosbois, dans une dimension évolutive, aussi bien au niveau temporel, que spatial, pourrait aboutir à une réflexion plus poussée, sur les mutations architecturales et esthétiques, de l'habitat castral, sous l'Ancien Régime. En outre, elle montrerait l'évolution de l'espace privé, ce qui témoigne des changements sociaux et culturels, connus à l’époque. En fait, les grandes transformations de l’espace castral auront lieu après la Révolution française car, au lieu de «démolir» le château, symbole des privilèges, celle-ci contribuera à une renaissance et à un remaniement, au double effet de repli de la noblesse, sur ses terres et d'enrichissement de la bourgeoisie65.

Notes

1 Ancien Seine et Oise.
2 ADVM, H. Soulange-Bodin, 1934.
3 Roger Guillemard est conseiller municipal depuis 1965 et maire de Boissy-Saint-Léger dès 1977.
4 R. Guillemard, 1965, 1977, 1988, 1993.
5 R. Guillemard, 1993.
6 M. Figeac, 2001 et 2006.
7 Cf. Ch. Morin, 2008 et N. Faure, 2014.
8 D'où les Rencontres d'Archéologie et d'Histoire en Périgord, qui prennent depuis 1993 la forme d'un colloque annuel avec publication autour du thème du château.
http://rencontreschateauxperigord.unblog.fr/. Voir aussi le Bulletin du centre de Recherche du château de Versailles https://crcv.revues.org/. 9- L. Châtelet-Lange, 1982, p. 15-39.
9 L. Châtelet-Lange, 1982, p. 15-39.
10 F. Lalliard, 1997.
11 H. Soulange-Bodin, 1934, p. 6-7 et R. Guillemard, 1977, p. 33-40.
12 Le prince et princesse de Tingry, héritiers d'Achille IV de Harlay vendent Grosbois en 1718 à l'héritier de Samuel-Jacques Bernard.
13 ANF, MC, étude XIV, liasse 230.
14 ANF, Z/1J/533.
15 Trévoux, 1771, p. 481.
16 L. Châtelet-Lange, 1982, p. 20 et suivantes.
17 F. Lalliard, p. 103. Les Voisins confient les travaux à Samuel Bernard selon le même auteur.
18 Voir la chronologie des propriétaires du château de Grosbois dans "Grosbois : un château d'hommes", 1993, p. 32.
19 F. Lalliard, op. cit.
20 Voir la description détaillée de l'état actuel du château de Grosbois dans R. Guillemard, 1965, p. 87-91.
21 J. A. Piganiol de La Force, 1765, p. 247.
22 Le château de Grosbois a deux autres entrées, une du côté du couvent des Camaldules et l'autre du côté de la porte du «pavillon du Piple» proche du chemin de Paris à Lésigny.
23 G. Poisson (dir.), 1999, p. 124. Voir également J. Sartre, 1981.
24 L. Châtelet-Lange, 1982, p. 24.
25 Le château de Grosbois a fait récemment l'objet de quelques rénovations : ses façades avec ses chaînages de briques et ses ornements de pierre ont été rénovés par le SECF/Le Trot ainsi que le pavage de la cour d'honneur.
26 ADVM, L. Corpechot, 1942, p. 77-80.
27 Le contrat de vente du 12 juillet 1701 note qu'Achille III de Harlay achète les terres avoisinantes à Grosbois : les terres de Boissy-Saint-Léger, de Villecresnes, le tiers de la seigneurie d'Yerres et d'autres lopins dont la superficie est d'à peu près 250 arpents. Cf. ANF, MC, étude LI, liasse 719.
28 Ch. Morin, 2008, p. 14.
29 M. Figeac, 2006.
30 A. Lilti, 2005, p. 96.
31 A. Lilti, 2005, p. 96.
32 M. Figeac, 2006, p. 250.
33 A. M. Cocula et M. Combet, 2003.
34 S. Kchaou, 2009, p. 53-66.
35 A. M. Cocula et M. Combet, 2007.
36 A.N. Dezallier d'Angreville, 1755, p. 294.
37 A.N. Dezallier d'Angreville, 1755, p. 294.
38 A. M. Cocula et M. Combet, 2014 et 2015.
39 S. Kchaou, 2014, p. 304-306.
40 ANF, MC, étude XIV, liasse 235.
41 ANF, MC, étude XIV, liasse 230 et ANF, MC, étude XCII, liasse 555.
42 Voir journée d'étude Domestiques et domesticité. Servir un maître de l'Antiquité à nos jours. Grenoble 25 mars 2016.http://www.fabula.org/actualites/domestiques-et-domesticitesservir-un-maitre-de-l-antiquite-nos joursjournee-jeunes-chercheurs25_71377.php.
43 Afin de comprendre les métamorphoses de l'aménagement intérieur des châteaux sous l’Ancien Régime voir M. Figeac, 2006, p. 259 et suivantes.
44 L'estimation des meubles date de 717.
45 L'hôtel de la rue des Francs-Bourgeois à Paris.
46 M. Figeac, 2015, «Le château comme lieu de métissage ou de transfert culturel?», conférence inaugurale dans le colloque Circulation,métissage et culture matérielle (XVIe-XXe s.), Bordeaux. https://www.youtube.com/watch?v=EhO3RqL6Bio, consulté le 01/01/2017.
47 L. B. O. de Lavigerie, 1892, p. 16.
48 R. Guillemard, 1965, p. 36.
49 ANF, MC, étude XCII, liasse 555 et ANF, MC, étude XIV, liasses 232 et 235.
50 ANF, MC, étude XCII, liasse 555 et ANF, MC, étude XIV, liasses 232 et 235.
51 ADE, A 971.
52 J. Guillaume, 1999, p. 13-32.
53 A. M. Cocula et M. Combet, 2003.
54 A.N. Dezallier d'Argenville, 1755, p. 295.
55 F. Quellier, 2003.
56 Ces potagers comptent 9000 arbres fruitiers à la fin du XVIIIe s. d'après A. Bataillon, 2003, p. 15-18.
57 ADVM, CAUE du Val-de-Marne, 1990, p. 8-9.
58 A.N. Dezallier d'Argenville, 1755, p. 295.
59 ANF, MC, étude LI, liasse 719.
60 R. Villiers, 1817, p. 6.
61 J. A. Dulaure et J. L. Belin, 1838, p. 365.
62 Achille III de Harlay achète en 1696 un appartement au château de Vincennes pour pratiquer la chasse. Son fils est «chasseur par faste» d’après le duc de Saint-Simon, 1921, p. 65.
63 ADVM, CAUE du Val-de-Marne, 1990, p. 3-4 et A. Bataillon, 2003, p. 17-18.
64 Je me permets de renvoyer à S. Kchaou, 2012, p. 290-293.
65 N. Faure, 2014.

Bibliographie

Sources archivistiques

       Archives Nationales de France (ANF)

ANF, Minutier Central des notaires parisiens (MC), étude XIV, liasse 230. Inventaire après Décès.

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ANF, MC, étude LI, liasse 719. Vente.

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Z/1J/533 : Greffiers des bâtiments de Paris, procès-verbaux d’expertises (Régence).

     • Archives départementales du Val-de-Marne (ADVM)

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2J 21 Atlas général du marquisat de Grosbois, membre du duché-Pairie de Brunoy : un registre manuscrit, XVIIIe siècle.

      • Archives départementales de l’Essonne (ADE)

A 971 : Vente des deux tiers de la seigneurie d’Yerres.

Sources imprimées

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Saint-Simon, 1921, Mémoires, Paris, édition A. de Boislisle, t. XXXII.

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Références bibliographiques

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Auteur

Sihem Kchaou

Maître-assistante à l’ISHTC-Université de La Manouba.

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