La relation et les liens intimes existants entre l’eau et la naissance de cités entières peuvent-être valorisés par la mise en paysage des traces que laissent les civilisations anciennes de leurs ingéniosités dans le transport de l’eau.
La Tunisie porte en elle des vestiges de diverses civilisations dont l’aqueduc romain reliant Zaghouan à Carthage. Cet ouvrage de plusieurs dizaines de kilomètres de long, parcourt le nord-est du pays faisant découvrir une Tunisie sous des visages multiples, et des paysages aussi variés que son histoire est riche. Il n’est donc nullement étonnant qu’une route touristique ait été créée suivant le tracé de l’aqueduc.
La mise en paysage de cette route touristique autour de la thématique de l’eau permet de reconsidérer l’intérêt paysager dans l’aménagement territorial, et ce non seulement pour préserver le paysage, principal attrait de l’activité touristique, mais également pour sauvegarder la cohérence du territoire et pour promouvoir l’un des secteurs clé de l’économie tunisienne qui n’est autre que le tourisme.
Cette route touristique où l’art se mêle à l’ingéniosité permet non seulement de découvrir du pays mais également de voyager dans le temps car l’aqueduc plusieurs fois millénaire continu à alimenter en eau plusieurs villes se trouvant sur son trajet, toutes d’époques différentes et dont les vestiges existent encore.
Mots clés
patrimoine, paysage, tourisme, aqueduc, Tunisie
Abstract
The relationship and intimate links between water and the birth of entire cites can be enhanced by landscaping ancient civilizations’ traces of their ingenuity in water transportation.
The in it remains of various civilizations including the Roman aqueduct connecting Zaghouan to Carthage. This book of several tens of kilometers long, travels the north - east of the country discovering a Tunisia under multiple faces, and landscapes as varied as its history is rich. It is therefore by no means surprising that a tourist route has been created following the route of the aqueduct.
The landscaping of this tourist route around the theme of water makes it possible to reconsider the landscape interest in territorial planning, and this not only to preserve the landscape, the main attraction of the tourist activity, but also to safeguard, the coherence of the territory and to promote one of the key sectors of the Tunisian economy which is none other than tourism.
This tourist route where art blends with ingenuity not only allows you to discover the country but also to travel literally in time because the aqueduct, several thousand years old, continues to supply water several towns on its route, all from different eras and whose remains still exist.
Keywords
heritage, landscape, tourism, aqueduct, Tunisia.
الملخّص
يمكن تعزيز العلاقة والروابط العميقة الموجودة بين الماء وولادة مدن بأكملها من خلال تنسيق المناظر الطبيعية للآثار التي خلفتها الحضارات القديمة وبراعتها في نقل المياه.
تونس فيها بقايا حضارات مختلفة بما في ذلك القناة الرومانية التي تربط زغوان بقرطاج. يسافر هذا النّصب التّاريخي، الذي يبلغ طوله عدة عشرات من الكيلومترات، ويمتدّ عبرعدّة مناطق من شمال شرق البلاد، ويجعلنا نكتشف عدة وجوه للحضارات الّتي توالت على تونس، ومناظر طبيعية متنوعة بقدر ثراء تاريخها. لذلك ليس من المستغرب أن يتم إنشاء طريق سياحي يتّبع مسار القناة. تجعل المناظر الطبيعية لهذا المسار السياحي، حول موضوع المياه، من الممكن إعادة النظر في الاهتمام بالمناظر الطبيعية في التخطيط الإقليمي، وهذا ليس فقط للحفاظ على المناظر الطبيعية، عامل الجذب الرئيسي للنشاط السياحي، ولكن أيضًا للحفاظ على تماسك الإقليم ولتعزيز أحد القطاعات الرئيسية للاقتصاد التونسي وهو السياحة.
هذا الطريق السياحي الذي يحتوي على المياه كموضوع عام وفيه يمتزج الفن بالبراعة لا يسمح فقط باكتشاف البلاد، ولكن أيضًا بالسفر عبر العصور لأن هاته القناة التي يبلغ عمرها عدة آلاف من السنين تستمر في إمداد العديد من المدن، الّتي على مقربة من مسارها وجميعها من عصور مختلفة وما زالت بقاياها موجودة، بالمياه
الكلمات المفاتيح
التّراث، المنظر، السّياحة، قناة مائيّة، تونس.
Pour citer cet article
Hela Fatmi et Hichem REJEB , « De la temporalité a la mise en paysage de La Route de L’eau : valorisation d’un patrimoine hydro-paysager », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture
Maghrébines [En ligne], n°11, Année 2021.
Le tourisme est l’activité humaine qui s’est sans doute la plus développée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale 1. Avec l’essor grandissant qu’il a connu, le tourisme est devenu en Tunisie un enjeu majeur du développement économique.
Malgré ses retombées positives, l’activité touristique n’est pas sans conséquence car ses exigences sont de nature à dévaluer les paysages : marqueurs de l’identité territoriale.
En cette période de mondialisation et de globalisation croissante, la protection et la préservation du patrimoine paysager ainsi que de l’identité territoriale de chaque lieu, est un enjeu important 2. De nos jours, le patrimoine qu’il soit d’ordre architectural, culturel, naturel ou paysager, est une attraction touristique certes majeure mais menacée.
Dans un souci de développement durable et dans le cadre de la politique de diversification de son offre touristique, la Tunisie a entrepris de promouvoir le « tourisme culturel » pour lequel elle nourrit de grandes ambitions.
La Tunisie est, en effet, l’héritière privilégiée d’un legs patrimonial exceptionnel : les civilisations qui s’y sont succédé et le brassage culturel qui s’en est résulté ont généré un étonnant mélange qui brille par son originalité notamment sur le plan archéologique 3
. Son territoire recèle d’innombrables vestiges antiques dont de nombreux édifices d’un grand intérêt patrimonial comme la cité de Carthage, le temple des eaux de Zaghouan, Thuburbo Majus ou Oudhna. Un patrimoine important datant de l’époque coloniale persiste encore dans les villes modernes tunisiennes.
Outre les vestiges archéologiques dont elle dispose, la Tunisie compte une autre richesse : la diversité de ses paysages qui sont les premiers marqueurs de son identité.
Afin de développer son secteur touristique, l’Etat tunisien a misé sur la valorisation de son patrimoine naturel en planifiant des circuits et des routes touristiques, dont « La Route de l’Eau ».
Sillonnant le nord-est du pays depuis les masse montagneuses de Zaghouan jusqu’à atteindre les citernes de la Maalga, La route de l’Eau ne se contente pas d’offrir à ses visiteurs uniquement un voyage dans l’espace mais également un voyage dans le temps. Grace à ce parcours, on marche sur les traces des carthaginois, des vandales, des fatimides ou des andalous, en appréciant l’important et imposant legs civilisationnel dont a hérité notre nation.
1- Le tracé de « La Route de l’Eau »
Le fil conducteur de la route de l’eau est l’aqueduc romain édifié vers 128 sous le règne de l’empereur Hadrien 4. Ce gigantesque ouvrage, témoin de l’ingéniosité romaine, relie le temple des eaux, niché dans un versant du mont Zaghouan, aux citernes de la Maâlga clapie dans la cité antique de Carthage au nord de la capitale.
La route de l’eau a été tracée de manière à ce qu’elle soit la plus proche possible des vestiges de l’aqueduc romain (fig.1) et de son tracé initial. Le cheminement choisi a été déterminé en fonction du tracé de l’aqueduc et de l’infrastructure routière existante.
Le respect de ces deux itinéraires permet d’avancer sur les traces de l’aqueduc romain tout en facilitant l’accès aux sites associés à la route de l’eau, qu’ils soient directement sur l’itinéraire ou à l’écart de l’axe structurant le trajet. La figure 2 permet de voir plus clairement comment évolue la route de l’eau en fonction du tracé de l’aqueduc.
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1.2 Les stations et arrêts de « La Route de l’Eau»
-Zaghouan : temple des eaux + médina
-Mogren : jonction des aqueducs de Jouggar et Zaghouan
Jouggar : temple des eaux
- Tuburbo Majus : site archéologique
-Barrage de Bir M’cherga
-Jbel oust : station thermale + site archéologique
-Oudhna : site archéologique
-Mhammdia : aqueduc aérien et semi-enterré
-Barrage Mornaguia
-Oued ellil : aqueduc aérien
-Bardo : aqueduc aérien + Musée du Bardo
-Tunis : Médina
-Cité des sciences : site archéologique
-Carthage : citernes de la Maâlga + Les Thermes d’Antonin
2. Matériel et méthodes
Il s’agit ici d’étudier le terrain afin d’en faire ressortir les unités de paysages et leurs éventuels axes d’évolutions suivant une approche paysagiste, et ce dans l’objectif de mettre en évidence les éléments paysagers à préserver autour de « La Route de l’Eau » et d’identifier par la suite les mesures de préservation ou de valorisation les plus adéquats
2-1.Travail de terrain
La phase de terrain est préparée selon l’itinéraire précis de « La Route de l’Eau ». Cela permet d’observer le paysage parcouru selon les angles de vues les plus fréquentés par les touristes mais aussi de la plupart des observateurs locaux.
Le fond cartographique au 1 :25000 est le support le plus adapté à cette échelle de recueil des observations de terrain.
2-2 Analyse des données bibliographiques et cartographiques
Les principaux documents qui seront utilisés pour alimenter la question clé de cette étude, à savoir la mise en paysage de « La Route de l’Eau » sont :
-Les images photographiques recueillies lors du travail de terrain ;
-Les travaux de thèses, articles ou étude paysagère ayant été faites sur la région ;
-Le plan d’occupation du sol (carte agricole).
-Images satellites.
Ces différents outils, e, plus du travail d’observation du terrain, permettent d’identifier et de délimiter les aires paysagères traversées par le parcours de la route de l’Eau
2.3 Méthode pour la délimitation des unités paysagères
2.3.1 Principe général
Le découpage en aires paysagères n’est pas l’expression d’une « vérité » scientifique unique ; il s’agit plutôt d’une manière d’appréhender le paysage déterminé par les critères étudiés. Différentes représentations peuvent coexister, toutes également valides dans leurs propres perspectives
2.3.2 Les principaux critères d’analyse
-Le relief : c’est le principal élément structurant des paysages et influence la nature et la perception de l’occupation du sol.
-L’occupation du sol : qui se caractérise par la présence d’espaces bâtis et non bâtis, par la répartition de ces espaces par rapport au relief.
-Les teintes et les couleurs dominantes dans le paysage.
2.3.3 Statut des aires paysagères
Les aires paysagères sont des portions de l’espace qui se différencient des espaces adjacents par les paysages qu’elles présentent. Il y a ainsi plus de similitudes (un « trait paysager dominant ») au sein d’une aire qu’entre une aire et ses voisines, à titre d’exemple : les plaines et les forêts.
Même si l’organisation des multiples composants paysagers présente localement des ruptures nettes, on rencontre très fréquemment des transitions progressives d’un type d’organisation à un autre. Dans ce cas, les limites seront appuyées sur des éléments structurants du paysage, comme une ligne de crête, une voirie importante, une lisière forestière…
2.3.4 Statut foncier des aires de paysages
Les aires, ou unités, paysagères sont spatialement définies sur la base de l’observation et de la cohérence de l’image qu’elles renvoient à un observateur. Le statut foncier de la portion du territoire considérée est étroitement lié sa taille et sa position. Généralement de grande superficie et couvrant des portions de territoire assez importantes, les aires de paysages sont souvent composées d’une mosaïque de terres de différents statut fonciers. Une aire paysagère n’a donc pas de statut foncier propre à elle mais est composée de terrains qui peuvent des terres domaniales, des terres privées, des habous5ou des terres de collectivités.
La multiplicité des statuts fonciers des terres qui composent une aire paysagère complique l’identification de mesure législative relative à leur préservation, protection ou valorisations.
Ceci rend le choix des orientations d’aménagement ou les propositions de valorisation des paysages de la Route de l’Eau et de son patrimoine hydro-paysager extrêmement délicat.
3. RESULTATS
3.1 Les paysages de la route de l’eau
La Figure 3 met en évidence les trois principales séquences paysagères de la route de l’eau : rurale, péri-urbaine et urbain. Celles-ci se subdivisent en différentes unités de paysages traversées par « La Route de l’Eau ». Ces dernières se comptent au nombre de 9 et évoluent en fonction de l’activité humaine qui les transforment sans cesse (réseaux routiers, pression urbaine, bâtis rural, industrialisation, activité agricole...).
L’objectif premier de cette étude étant la mise en paysage et la promotion de « La Route de l’Eau », il est incontestable que cela passe d’abord par la préservation de ses paysages, qui forment par ailleurs, le premier élément attracteur des territoires.
3.1.1 La séquence rurale : Les paysages plats et le relief
La séquence rurale reliant la ville de Zaghouan point de départ de la route de l’eau et la ville de Mhammdia est marquée par le contraste que créer la planéité des plaines agricoles et les fronts montagneux.
Dans cette première séquence, les plaines (fig.4)6s’étendent sur des dizaines de kilomètres. Certes plat, ce paysage est animé par un jeu de couleurs ainsi que par la présence d’éléments verticaux créant parfois l’évènement et générant ainsi une succession de plaines différentes les unes des autres.
Les paysages de cette séquence offre également une multitude de contraste crée essentiellement par le relief et le type de la végétation existante, on peut relever trois types de contraste :
- contraste entre la plaine au premier plan et le relief en second et en arrière-plan (fig.4 et fig.5)
- contraste des formes souples de la succession de collines et des formes rigides de la silhouette du Mont Zaghouan dominant le paysage (fig.5).
3.1.2 Les Séquence péri-urbaine et urbaine
• Le paysage péri-urbain : entre ville et campagne
Cette partie du circuit permet de faire une transition douce entre la séquence rurale précédemment analysée et la séquence urbaine. En effet, sur tout ce tronçon et tout en étant immergé dans un monde rural, on va voir se profiler à l’horizon non seulement les fronts urbains de la capitale mais également les deux masses montagneuses symbole de la ville, à savoir la masse de Jbel Ressas et celle de Jbel Bougornine.
A seulement une vingtaine de kilomètres de Tunis, côté Ouest, on peut apprécier pleinement un paysage agricole structuré par les plaines céréalières et les trames d’oliviers sur le relief doux des vallonnements de terrains. Coté Est, derrière l’étendue de la plaine ponctuée d’oliviers, la ville se dessine à l’horizon au pied de Jbel Bougornine élément identitaire du paysage tunisois.
• Le paysage urbain : le Grand Tunis et la médina
La visite de la Medina permettra aux visiteurs étrangers avides de connaissance de découvrir un espace de vie spécifique aux villes arabo-musulmanes édifiées pour la plus part entre le XIIIémeet le XVIémesiècle. Considérée aujourd’hui comme une véritable ville-patrimoine, le tissu urbain de la Medina est caractérisé par ses ruelles sinueuses et étroites, ses maisons tournées vers les patios centraux, leurs portes cloutées et ses souks aux milles couleurs. On y découvre également la grande mosquée Zitouna et Midhet Essoltane qui était directement alimentés par l’aqueduc d’Al Mustansar.
3.2 La Route de l’Eau sur la traces des civilisations
La présence de l’eau tout au long du trajet est tantôt matérielle comme c’est le cas pour le temple des eaux ou les barrages, tantôt liée à des faits historiques relatant l’écoulement des eaux millénaires du Mont Zaghouan dans les ruines de l’aqueduc aérien de la Mhammdia, bardo et oued Ellil pour être collectées dans les citernes de la Maâlga.
Par ailleurs, et en plus de leur relation étroite avec le thème de l’eau, les sites visités sont le plus souvent chargés d’histoire à l’exemple de Ziqua (actuelle Zaghouan), Oudhna, Carthage jouggar et Thuburbo Majus.
Ce qui est aussi important que la thématique de l’eau c’est le fait que les sites proposés ainsi que l’aqueduc lui-même, témoignent du passage d’un grand nombre de civilisations retraçant presque en intégralité l’histoire du pays.
L’échelle chronologique ci-dessous situe l’époque de création de certains sites du circuit par rapport aux principales périodes qui ont marquées l’histoire du pays.
3.2.1 Les sites archéologiques
- Le temple des eaux de Zaghouan
Edifié par les Romains sur une plateforme artificielle et adossé au Mont Zaghouan, le temple des eaux est un hémisphère d’une envergure de 30 m bâti au-dessus de la source « Aïn Ayed », premier maillon de la longue chaine d’aqueducs échouant à Carthage .
- Carthage
Fondée en 814 av. J.-C. par Elyssa Didon, la sœur du roi de Tyr, qui, fuyant le despotisme de son frère, s'embarqua avec de nombreux tyriens hostiles au roi vers la Tunisie. La nouvelle ville, Qart Hadasht, désormais appelée Carthage, va asseoir petit à petit sa puissance dans le monde méditerranéen. Punique jusqu'à 146 av. J.-C., elle devint romaine en 29 av. J-C. Aujourd’hui la ville compte plusieurs sites archéologiques, notamment : La colline de Byrsa, les citernes de la Maâlga, les ports puniques, les thermes d’Antonin et l’amphithéâtre romain.
- Oudhna/ Jbel oust/ Tuburbo Majus
Ce sont trois sites archéologiques qui ont été édifiés durant la période romaine dont deux étaient en relation directement avec l’aqueduc : oudhna en été alimentée tandis que les sources alimentant les thermes de jbel oust ainsi que ses citernes qui étaient également destinées à servir de prise d’eau secondaire et de réserve à l’aqueduc de Carthage.
3.2.2 Récapitulatif des particularités des stations et arrêts de « La Route de L’Eau »
3.2.1 Les sites archéologiques
4. Discussion
Les résultats obtenus après analyses et identifications des unités de paysages et les atouts et potentiels des différents sites montrent que la route de l’eau est riche en patrimoine historique et paysager souvent menacé et non valorisé, comme le site du temple des eaux de Joggar, les vestiges de l’aqueduc aérien du Bardo ou semi enterré de M’hammdia. La mise en « tourisme » du patrimoine permet non seulement de le valoriser mais incite également à agir dans le sens de sa préservation7.
L’objectif premier de cette étude étant la mise en valeur et la promotion de « La Route de l’Eau », il est incontestable que cela passe la mise en valeur du patrimoine historique, culturel et architectural ainsi que la préservation de ses paysages, qui forment par ailleurs, le premier élément attracteur des territoires.
Pour ce faire, on propose, dans la partie suivante, des actions et des directives d’aménagement dans l’optique préserver un cadre de vie et un patrimoine paysager de qualité. Les orientations, directives et actions proposées auront pour objectif aux différents acteurs de l’aménagement du territoire un document auquel se reporter pour intégrer dans leurs projets les enjeux paysagers.
4.1 Préservation des vues panoramiques
« La Route de l’Eau » est marquée par un relief qui s’articule entre vaste plaine agricole et versants montagneux qui offrent des points de vue panoramiques véritable fenêtre ouverte sur le paysage identitaire du territoire. Ces dernières sont souvent menacées par la fermeture de la vue par la poussée de végétation et rarement mises en évidence. C’est pourquoi, il est recommandé d’identifier les endroits où la vue est dégagée et de les mettre en évidence par le moyen de panneau signalétique .
4.2 Préservation et sauvegarde du paysage Zaghouanais
• La menace urbaine
Il est important de préserver les plaines agricoles et les versants montagneux marquant l’identité territoriale de la ville, de l’envahissement urbain et ce en :
-limitant le mitage des terres agricoles dû au développement urbain diffus ;
-favorisant la densification des zones déjà urbanisées ;
-réglementant la construction au niveau des versants.
• Harmonisation architecturale du bâti
-mettre en valeur le patrimoine bâti datant de l’époque andalouse et coloniale ;
-diminuer l’impact visuel du bâti contemporain par un traitement des façades ;
-imposer une hauteur maximale du bâti afin de préserver les ouvertures.
4.3 Mise en valeur des sites archéologiques et à valeur patrimonial
Il est primordial dans le cadre de la valorisation de « La Route de l’Eau » de porter une attention particulière aux sites ayant une valeur patrimoniale car il s’agit avant toute chose de la promotion du tourisme culturel.
Le palais beylical de M’Mhammdia
Représentant l’un des rares édifices sur le circuit témoignant de l’une des plus importantes époques qu’a connu la Tunisie, ce palais mériterait d’être mis en avant par une restauration complète de l’édifice et un aménagement de ses abords.
Le temple des eaux de Jouggar
-Aménagement des abords de ce dernier pour une meilleure intégration dans le cadre de « La Route de l’Eau »
4.4 Mise en valeur de l’aqueduc
Si l’aqueduc aérien a été mis en valeur et restauré avec les même matériaux d’origine ou des matériaux qui s’en rapproche de par leur teinte et leur nature, comme en témoigne la fig. 19-contre, l’aqueduc semi enterré bien que plus présent tout au long du trajet (fig.19), il n’a pas suscité autant d’intérêt.
Afin de faire ressortir ce dernier, il est préconisé de :
-traité de la même manière les tronçons d’aqueduc semi-enterré ;
-faire en sorte que leur aspect extérieur soit fidèle à celui d’origine ;
-signaler sa présence par le moyen de panneaux indicatifs ou de réflecteurs de lumière au sol ;
-envisager une mise en lumière aussi bien pour l’aqueduc que pour les sites archéologiques en milieu urbain tel que, Carthage ou le temple des eaux de Zaghouan afin qu’ils soient visible aussi bien de jour que de nuit.
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Conclusion
Le patrimoine qu’il soit d’ordre historique, culturel, naturel ou paysager, demeure une composante d’une importance incontestable qu’il faut protéger et préserver pour la sauvegarde de notre identité et de notre sentiment d’appartenance à une nation grande de son histoire.
La route de l’eau, de par sa vocation première de promotion du tourisme culturel, va justement dans le sens de la mise en valeur des sites historique et des unités de paysage qu’elle traverse. Sillonnant paysage montagneux et agricole en zone rurale, ville pittoresque et grand pôle urbain, la route de l’eau est une véritable fenêtre ouverte sur les composantes historiques et paysagères qui font la culture et l’identité tunisienne.
L’aménagement de « La Route de l’Eau », en plus de ses répercussions économiques espérées, constitue un tremplin pour une éventuelle promotion de nouveaux produits touristiques dont les potentialités de réalisation sont existantes mais inexploitées, comme le tourisme de montagne ou l’agritourisme.
- Numéro du catalogue : CUQ 1.
- Nom de l’institution : palais de la Rose et palais Kheireddine.
- Catégorie : carreaux à motif unique.
- Dimension : côté : 14 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : ocre jaune, vert émeraude et brun.
- Etat de conservation : moyen, cassure des bornes.
- Lieu de fabrication : Tunis, Qallaline.
- Période : XVIIe XVIIIe et XIXe siècles.
- Iconogr : Jacques Revault, 1967, fig.5.
- Iconogr : Jacques Revault, 1974, fig.30, fig.47 et fig.59.
- Iconogr : Jacques Revault, 1967, fig.5.
- Iconogr : C.N.C.A, 1995, fig.34, p.25.
- Bib : Clara-Ilham Alvarez Dopico, 2010, Cat. n°16, p.494
Description
Arrangement de seize carreaux dits patte de lion ou « Afset essid ». Chacun présentant un élément central festonné et un motif étoilé à huit branches bicolores. Des variations minimes sont décelées pour chaque variante. Recomposition à partir de modèles catalans.