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Numéro 17

17 | 2024

La céramique pariétale de dar Lasrem :
Les influences stylistiques espagnoles

Wided Melliti Chêmi

Résumé

L’ornementation en céramique de Dâr Lasram a été bien conservée malgré les outrages du temps. Les travaux de reconversion des années soixante-dix ont essayé de préserver l’ambiance initiale. Les lambris présentent une dizaine de variantes de carreaux espagnols reproduit à l’identique par les décorateurs de Qallaline. Ils côtoient les spécimens originaux. Il est à noter que la valeur de ce monument ne se résume pas uniquement à sa collection polychrome, mais aussi au large éventail de matériaux réutilisés tel que le marbre, les colonnes, les portes cloutées et les toitures en bois italianisantes. L’influence espagnole dans la céramique et italienne dans le bois peint est tangible. Des éléments décoratifs ottomans apparaissent clairement dans les spécimens de Qallaline alors que des modèles italiens se déploient timidement sur les lambris.

Mots clés

Tunis, Dâr Lasram, la céramique, Qallaline, influences espagnoles, influences italiennes, restauration, reconversion.

Abstract

Dar Lasram’s ceramic ornamentation was well preserved through ages. The reconstruction work of the 1970s attempted to preserve the original atmosphere. The panels feature about ten Spanish tiles identically recreated by Qallalin’s decorators. They are currently in terwining with the original specimens. It should be noted that the value of this monument lies not only in its polychrome collection, but also in the wide range of reused materiel such as marble, nailed doors and Italien Wooden roof. The Spainish influence in ceramics and Italien influence in painted wood is very tangible Moreover, Ottoman art began to appear in some of Qallaline’s specimens.

Keywords

Tunis, Dâr Lasram, ceramic, Qallaline, Spainish influences, Italien influences, restauration, reconversion

الملخّص

تبدو مربعات الخزف التي تزخرف جدران دار لصرم جيدة الحفظ رغم تأثيرات الزمن وقد حاولت عمليات التهيئة التي شهدها المعلم خلال السبعينيات من القرن الماضي المحافظة على طابعه الاصلي.

وتضم الزخارف عشرة مربعات خزف اسبانية تمت محاكاتها من طرف حرفي القلالين وهي ملاصقة للمربعات الاصلية وتجدر الاشارة الى ان قيمة هذا المعلم لا تنحصر في مجموعة الزخارف فحسب ولكن تتعدى ذلك الى تنوع مواد البناء المعاد استعمالها مثل الرخام والسواري والابواب ذات المسامير والأسقف الخشبية ذات الطابع الايطالي.

وتبدو التأثيرات الاسبانية في الخزف والايطالية في الخشب واضحة. كما تبدو التأثيرات العثمانية جلية في بعض مربعات خزف القلالين. اما النماذج الايطالية فتظهر باحتشام على بعض الجدران.

الكلمات المفاتيح

تونس، دار الأصرم، الخزف، القلالين، تأثيرات إسبانية، تأثيرات إيطالية، ترميم، إعادة استعمال.

Pour citer cet article

Wided Melliti Chêmi, « La céramique pariétale de Dâr Lasram : Les influences stylistiques espagnoles », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines [En ligne], n°17, Année 2024.

URL : https://al-sabil.tn/?p=14279

Texte integral

Introduction

D’origine yéménite, la famille Lasram est arrivée d’abord à Kairouan puis s’est installée définitivement dans la Médina de Tunis alors capitale de la Régence1. Ahmed Lasram « fut jurisconsulte et bach-kateb de Mohamed Bey (1756-1759) et il accompagna Ali Bey (1759-1782) à Kairouan pour assurer le relèvement des remparts et au Djerid pour collecter les impôts des palmiers dattiers (Mehalla des impôts) »2.

Il a fallu démolir de nombreuses habitations pour dégager le terrain, qui a servi pour la construction de ce palais vers la deuxième moitié du XVIIIe siècle (entre 1770 et 1780). Néanmoins, les puits, citernes et Makhzen ont été conservé pour édifier un nouveau patio et les appartements de l’étage. Ahmed Lasram a fait appel aux maîtres bâtisseurs et aux décorateurs de Tunis, qui ont contribué à l’édification du palais de Bardo, de la mosquée Hammûda Pacha Husaynite, du complexe d’Yûsuf Sâhib al-Tâbic, etc.

Abû al-Abbès Lasram fut premier secrétaire auprès de Mohamed Bey et son fils Mohamed Lasram lui succéda auprès de Husyn Bey II (1824-1835) et Ahmad Bey I (1837-1855). Il réalisa certaines modernisations à l’italienne avant sa mort en 1860. Le palais Dâr Lasram fut célébré pour son luxe et sa beauté3. Il jouissait d’un emplacement privilégié auprès de la mosquée de Muhammed Bey, de la Zâwiya de Sîdî Ibrâhîm al-Riyâhî et de la rue du Pacha. La demeure « s’étale sur plusieurs niveaux et comprenant quelques 2000 mètres carrées »4. Les trois frères Lasram ont habité ce palais jusqu’à sa vente à la municipalité de Tunis au milieu des années soixante dans un état assez précaire. Il fut converti en un local pour l’Association de Sauvegarde de la Médina (A.S.M), durant la mission de l’UNESCO du début des années 70, devenue référence dans l’intervention pour la reconversion d’un monument historique en établissement à vocation administrative et culturelle. Dans ce présent article, nous nous proposons d’étudier une collection riche et variée de céramique pariétale. La plupart de ces carreaux ont échappé à l’outrage du temps et ont bénéficié d’une intervention de restauration soignée. Pouvons-nous, à travers cette collection authentique, confirmer la datation de Jacques Revault? Ces carreaux pourraient-il servir à dater de façon fiable d’autres monuments?

1. Les carreaux de parement du rez-de-chaussée

Durant la deuxième moitié du XXe siècle et jusqu’à nos jours, le paysage architectural tunisien est sauvegardé par des projets de restauration et de reconversion. Des matériaux de construction sont alors de nouveau intégrés ou réemployés. En effet, grâce aux interventions de l’INP et l’ASM, de nombreuses initiatives ont été réalisées par les architectes pour envisager le réemploi de matériaux altérés, arrachés ou mal placés dans des bâtiments publics reconvertis en édifices à vocation administrative ou culturelle. Dâr Lasram trouve sa place dans ce cadre, puisqu’il est l’un des tous premiers monuments qui a fait l’objet d’une campagne de restauration dans les années soixante-dix. Un grand nombre d’éléments architecturaux utilisés ont été retrouvés in situ, colonnes, chapiteaux, encadrement de baies, et carreaux de parement, objet de notre recherche, sont de nouveau réemployés. Dâr Lasram est ainsi un monument constituant un paradigme de l’utilisation des revêtements polychromes. Dans la mesure où il recèle un corpus d’une cinquantaine de variantes de céramiques pariétales5. Ces revêtements en céramique dévoilent un brassage de plusieurs styles dont nous avons pu identifier quatre ; tunisois, espagnol, turc et italien. Sur les lambris se manifestent des influences à la fois occidentales et orientales.

Donnant sur la rue du tribunal, Dâr Lasram comporte des Makhzen situées au-dessous du logement des maîtres. Deux jardins internes sont plantés de rosiers pour égayer la maison. La façade principale est sobre. La porte principale est inscrite dans un arc légèrement brisé en pierre Kadhâl et encadrée de Harsh. La porte modérément cloutée est surmontée d’une grande Gannariya aux fenêtres barreaudées. Lors des travaux de restauration, les neuf marches d’accès ont été élargies afin de répondre aux nouvelles fonctions de la demeure. Par ailleurs, les conservateurs ont gardé certains éléments d’origine telle que les bases et les troncs des colonnes6.

1.1. L’entrée (Driba)

On accède à Dar Lasram par une imposante Driba doublement voûtée. De forme rectangulaire, elle dessert les différents sous-espaces. La Driba est sobre avec des arcs aux caveaux bicolores alternés reposant sur huit colonnes en Kadhâl aux fûts cylindriques et aux chapiteaux de type hafsides. Le sol est tapissé de briques plates. Un traitement soigné avec une composition en brique rythmée dit Jrida alternant avec des bandes de pierre de récupération (Kadhâl et Sawen) disposés en une trame régulière7. A gauche, un escalier indépendant, réservé autrefois aux invités, mène à l’étage8. Les contremarches sont revêtues de carreaux bicolores noirs et blancs dites « Jneh khutifa » ou aile d’hirondelle. A droite se trouve une pièce rectangulaire surnommée « bît al-Driba ou bît Sahâra », pièce où les Lasram recevaient leurs amis et qui servait aussi à l’enseignement coranique des enfants »9.

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Fig. 1. Le revêtement sobre de la Driba.
Source : Photo de l’auteur
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Fig. 2. La deuxième Skifa avec un revêtement
Source : Photo de l’auteur

Cette chambre a été transformée en sous espace réservé pour le standard téléphonique. Le revêtement en céramique polychrome a été totalement rénové. Nous supposons que les restaurateurs n’ont pas respecté la disposition initiale. Les carreaux de parement, dont on ne peut deviner le type ni la composition initiale, ont été arrachés et remplacés par des carreaux contemporains et disposés dans une composition en registres. Nous supposons que les carreaux originaux sont espagnols, vu l’engouement du maître pour la céramique d’importation10. Le rapport de restauration n’a pas mentionné cette intervention ni le remplacement des carreaux originaux par des carreaux de Nabeul.

1.2. Les Skayef pluriel (Skifa)

On y accède depuis la Driba par des dénivellations de neuf marches. Les Skayef (ensemble de trois Skifa qui se succèdent) forment une série de trois antichambres en chicane de grandeurs différentes. Elles articulent toute la circulation principale vers le patio, et mènent aux archives de l’A.S.M et le laboratoire de photos. C’est ainsi que la hiérarchie spatiale du « dehors et dedans » ancestrale a pu être préservée malgré la nouvelle vocation.

Ces sous- espaces n’ont pas été restaurés11. Ils ont conservé leurs parures d’origine. En effet, les murs des Skayef ont reçu une vaste panoplie de carreaux de céramique espagnole et napolitaine. Ces revêtements polychromes s’harmonisent avec les planchers à caissons italianisants. Ces derniers sont en bois peint et ornés de bouquets, de rinceaux floraux en vert et ocre jaune s’entrelaçant sur un fond brun. Nous attestons le phénomène d’humidité qui s’est installé depuis de longues années dans les murs épais à travers les fissures dans les toitures ou par des fuites anciennes et l’effet de capillarité. Les carreaux continuent à chuter surtout les plus proches du sol. Pour le système d’installation des câbles électriques, les restaurateurs les posaient derrière des frises en bois. Ainsi, les interrupteurs et les prises spéciales demeurent non encastrés afin de préserver la composition générale et protéger le revêtement et le pavement ancien.

1.3. Le Patio ou West ed-Dâr

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Fig. 3. Travaux de réaffectation12.
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Fig. 4. Le patio principal de nos jours.

Le patio est de forme rectangulaire et renferme deux portiques opposés dits Bortâl. Les arcs en plein cintre se déchargent sur des colonnes élancées de marbre italien. Elles sont couronnées de chapiteaux néo-doriques. Ces derniers sont ornés de grappes de raisin, de feuilles de vignes et de croissants finement sculptés dans le marbre blanc de Carrare. « En 1993, le patio fut couvert d’une voûte coulissante en polycarbonate, en faisant dès lors un espace convivial pour abriter cérémonies et conférences publiques, sans craindre les aléas du temps »13. Le patio a gardé son rôle initial entant que West ed-Dâr. Il devient un espace semi-public et joue un rôle de rencontre et de « carrefour interne ». Le patio est pavé de larges dalles en marbre blanc Carrare de 50/50cm disposées en diagonale. Le pavage est retapé lors des travaux de conservation-reconversion entamés en 1970. Les proportions du patio sont vastes et la décoration polychrome est méticuleuse. Les parois sont lambrissées de revêtement en céramique disposé dans de grands cadres. Cette composition de céramique est couronnée par une double frise de carreaux espagnols de type CUE 11 et CUE 49 qui parcourent le périmètre de l’espace. La transition d’un modèle à un autre est effectuée par de fins listels noirs dites khthib de 3cm de largeur. Les carreaux CUE 11 sont de 13cm de côté et présentent un élément cruciforme meublé d’une lampe -ou d’un vasque- d’où échappe une flamme. Les spécimens espagnols de type CUE 49 sont de petite taille et présentent une rosace à huit branches bicolores alternés. Ils sont encadrés de deux bandes tressées. D’autres carreaux de type CE 548 sont disposés dans de grands cadres allongés. Ces carreaux sont garnis d’une fleur de tournesol stylisée. Les pétales et les étamines s’étendent dans une composition radiale. Les portes et les fenêtres sont surmontées d’une frise formée par l’empilement de trois bandes de carreaux de Qallaline de type CUQ 21. Une harmonie est décelée dans la composition en registres. L’ensemble des parois est lambrissé d’un fond uniforme à dominante ocre jaune de carreaux de Qallaline dits « patte de lion ». Ces carreaux CUQ 1 sont des copies à l’identique du spécimen espagnol CUE 30 qui orne la troisième Skifa. Le registre polychrome brillant est surmonté d’un registre mitoyen rythmique et sobre en plâtre sculpté. Il est inscrit dans une large frise de Naksh Hdida aux motifs hispano-maghrébins à dominante géométrique. Des panneaux à Mihrab enjambent des arabesques, des pommes de pin et des palmettes stylisées. La cour est limitée d’une corniche de tuiles vernissées vertes dites Karmud et sur laquelle s’étend une grille de protection en fer forgé. Une primauté de marbre italien est utilisée comme encadrement des portes, fenêtres et citernes.

Les appuis de fenêtres, linteaux et armoires sont également revêtus de plusieurs rangées de carreaux de Qallaline de type CQ 61. Ce spécimen est issu de la famille des « Mandorles » et présente un élément foliacé d’inspiration turco-persane. Les accolades montrent des incisions ondulées blanches qui caractérisent les productions du XVIIIe siècle. Le jambage des portes est généralement tapissé de carreaux napolitains ou de productions locales. Nous décelons des incorrections dues aux interventions de restauration14. Le patio et les salles attenantes sont construits sur les voûtes massives du Makhzen. Les anciennes écuries du palais ont hébergé un centre culturel « club Tahar Haddad »15. Les architectes responsables de la campagne de restauration ont choisi de défendre la richesse des éléments architectoniques de Dâr Lasram. Ils ont remanié ces sous-espaces en vue de leur conversion16.

La riche décoration en céramique pariétale polychrome est surmontée d’un registre de Nakch hdida ou dentelle de stuc. Ces stucs sont parfaitement restaurés avec reprise des éléments décoratifs tels que les pommes de pin, les Mukarnas et les arabesques enchevêtrées d’inspiration andalou-maghrébine. Ces registres décoratifs témoignent du goût somptueux des anciens propriétaires. Les galléries sont couvertes de solives apparentes en bois peint. Les frises sont ornées avec des scènes et des peintures sur bois italianisantes qui reflètent un nouvel attrait aux ornementions occidentales.

Aujourd’hui, les chambres en T et leurs Mkasser (alcôves) sont converties en bureaux. Une transformation plutôt fonctionnaliste qui n’a pas bouleversé la parure initiale. Une opération qui vise à conserver l’architecture traditionnelle dans un contexte moderne17.

D’après le rapport de restauration, les réparations et les jointements des revêtements en céramique de Qallaline sont en ciment blanc. Aucun carreau du patio n’a été « refait d’après modèle ancien ». Cette affirmation nous parait erronée puisqu’on a repéré des carreaux nabeuliens (C nabeul 1) sur les parois du patio réalisés suivant le modèle espagnol CE 31518. La dominance des couleurs bleu de cobalt, jaune ocre et vert olive s’harmonise avec la couleur jauneocre des carreaux de « patte de lion » toujours prisées par les tunisois.

1.4. La grande salle d’apparat

Cette salle cruciforme est située à l’opposé de l’entrée. Elle donne sur la seconde galerie et présente une richesse et une variété dans le style et dans la répartition. L’intervention de restauration a parvenu à adapter intelligemment le palais aux nécessités de sa nouvelle vocation. La grande salle d’apparat fut modifiée en une salle de réception et de conférence. Nommée « Bît be thletha kbuwet u arbca mkasser ». Elle gardât intacte sa parure polychrome disposée dans de grands cadres ou en registres. L’ornementation intérieure demeure fidèle au style traditionnel des chambres en T. Des panneaux muraux en céramique tunisienne de Qallaline CUQ1 sont disposés dans de grands cadres. Ils sont bordés d’une large frise de carreaux espagnols CE 35. L’ensemble est surmonté d’un second listel de carreaux espagnols à motif unique CEU 17. Le registre polychrome est surmonté d’un registre sobre de stuc andalou-maghrébin où se détachent des pommes de pin, palmettes, éléments étoilés enchevêtrés et Mukarnas finement emboités. Les plafonds aux caissons de bois sont peints à l’italienne avec des rinceaux floraux et à volutes.

Les parois reproduisent la même composition décorative du patio central. Cette pièce présente une riche décoration où se juxtaposent harmonieusement des carreaux de divers ateliers tunisois et valenciens. La parure polychrome s’étale uniformément sur toutes les parois jusqu’au niveau du stuc. Le troisième registre est également teinté. Le plancher aux caissons en bois sombre est traité en camaïeu brun. Il tranche avec les teintes claires des fonds émaillés en blanc d’étain.

L’aménagement des espaces annexes, les quatre Mkaser, correspond à des possibilités multiples en tant qu’« espace-servants ». En occupant les angles du plan cruciforme, les quatre chambrettes transforment la salle cruciforme en rectangle aplomb. Le grand Makcaad qui s’ouvre sur le petit jardin derrière la salle cruciforme a été converti en salle de réunion. Le mur est revêtu d’une grande maquette présentant la Médina de Tunis avec ses remparts, ses deux faubourgs et les portes des murailles intérieures et extérieures. Le sol est couvert de carreaux de Qallaline de type CQ 166 aux motifs géométrico-floraux. Une seconde Maksura juste à droite présente un revêtement authentique de carreaux espagnols de type CE 327 inscrits dans un grand cadre. L’ensemble est encadré de spécimens CE 818 caractérisés par ses éléments cruciformes et des œillets stylisés. Une frise espagnole CE 45 est exclusivement en carreaux aux motifs géométrico-floraux vient clôturer les registres polychromes.

1.5. Chambres en T ou Bît bel kbu w Mkaser

De nos jours ces chambres spacieuses sont réservées au directeur de l’A.S.M et les Mkaser sont affectés aux archives. Le revêtement polychrome surhausse les parois. Des carreaux exclusivement de Qallaline de type CQ 10a sont regroupés dans des registres. Ils présentent un réseau de carrés disposés sur pointe. Ils sont à dominante verte et jaune ocre. Ils sont surnommés « persil » ou « Macadnussi ». La deuxième pièce en T ou Bît bel kbu w Mkaser est un espace d’entrée. Il est réservé au secrétariat, accueil et information. La chambre est également revêtue de carreaux polychromes de Qallaline. L’ensemble est surmonté d’un large registre de plâtre sculpté dit Nakch hdida.

1.6. La salle à manger ou Bît al-ftûr

C’est une pièce rectangulaire située en face de la salle cruciforme. Elle est reconnue par son gracieux portique à quatre colonnettes en marbre noir avec des nervures brunes. Elles sont surmontées de chapiteaux composites en marbre blanc Carrare. Les arcs en accolades polylobés sont surmontés de coquilles italianisantes. Les lunettes des arcs sont rehaussées de feuilles d’or. Cette pièce a été réaffectée en bibliothèque, puis en une salle de réunion et de projection. En effet, les placards encastrés dans les murs colossaux ont été réservés aux rangements des livres. L’espace a conservé sa parure originelle et les murs sont revêtus de panneaux de marbre vert de Guatemala et du rose du Portugal. Les deux registres inférieurs et supérieurs sont réservés aux carreaux espagnols de type CE 808. Le registre médian renferme d’une large bande de carreaux espagnols de type CUE 30. Ils présentent des éléments foliacés disposés dans des compositions radiales. Ce revêtement enluminé est surmonté d’un large listel de plâtre présentant des arceaux outrepassés. Cette frise est peinte de feuilles d’or et garnie d’arabesque florale dite « Tawrik ». Le plafond est en bois méticuleusement orné d’une arabesque étoilée, bandes entrelacées et Mukarnas d’influence hispano-maghrébine.

2. Les carreaux de revêtement de l’étage

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Fig. 5. Restauration du pavage en marbre de Carrare19 .
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Fig. 6. La préservation de la parure initiale.
Source: Photo de l’auteur.

L’étage dit « Dâr al-dhyaf » était autrefois réservé aux invités suivant les coutumes tunisoises. Les hôtes y accédaient grâce aux escaliers de la Driba. Les chambres sont disposées autour d’un patio étroit dont le sol est dallé de marbre de Carrare. La lumière naturelle est diffusée grâce à une toiture pyramidale vitrée. Quatre colonnes gracieuses en marbre italien supportent les quatre galeries et sont surmontées d’un plancher en solives apparentes20. Lors des travaux de reconversion, ces chambres ont été transformées en bureaux administratifs. En effet, leur accès particulier et l’organisation en espace indépendant s’orientant autour d’un patio s’y prêtait. Dans les années soixante-dix, le sol en marbre italien a été restauré afin de reproduire la parure initiale21.

En effet, le patio de l’étage a fait l’objet de soins particuliers. Il propose une multitude d’éléments architectoniques. Les parois sont rehaussées d’un revêtement de céramique espagnole. Les spécimens CE 323 de 8/8cm datent de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ils sont à dominante bleu de cobalt avec une touche de vert et jaune ocre sur fond blanc laiteux et présentent une composition modulaire. Une fine frise de carreaux CE 315 surmonte les fenêtres. Deux frises FQ 21 parcourent l’espace afin d’accentuer l’uniformité du patio. La palette claire sur fond blanc contraste avec la polychromie des solives peintes en vert et rouge alternés.

3. Identification et attribution de la céramique pariétale de dar Lasrem

Les travaux de réaffectation de Dâr Lasram en siège de l’Association de Sauvegarde de la Médina ont été effectués avec des contraintes d’ordre économique. Les architectes chargés de la mission de restauration réutilisaient au maximum les éléments architectoniques et architecturaux in situ. Le carrelage, la céramique pariétale, les marches d’escalier en marbre ou en calcaire, la menuiserie en bois, la pierre, les briques plates ont été de nouveau réintégrées. Le rapport de chantier (1970-1972) nous informe sur le réemploi d’éléments d’architecture ottomane confirmant la définition de l’architecture « comme un processus continu »22.

Tab. 1. Identification et attribution des carreaux de Dâr Lasram.

Les travaux de remaniement et de restauration effectués à Dâr Lasram ont légèrement impacté le revêtement en céramique. Ces travaux commencés en juin 1970 se sont achevés en 1972. Une œuvre prodigieuse qui a touché les parois, la fondation, les toitures, l’électricité et les revêtements. La demeure a conservé la quasi-totalité de son parement et de son pavement initial. An niveau du patio et de la chambre du standardiste des spécimens originaux ont été remplacés par des carreaux contemporains en provenance d’ateliers nabeuliens. Ces carreaux ont substitué les carreaux endommagés, délabrés ou totalement arrachés suite à des altérations d’ordre chimique ou mécanique. Ces altérations sont décelées aujourd’hui au niveau des registres inférieurs les plus proches du sol ou derrière les portes colossales. Citons l’exemple des spécimens valenciens de type CE 321, réalisés par l’atelier « Reales fàbricas de Azalejos », gravement altérés par effet de capillarité23.

Les carreaux CE 346 qui garnissaient la deuxième Skifa sont craquelés et ont perdu leurs émaux. Des spécimens de type CUQ 1ont remplacé les carreaux espagnols originaux de type CE 318. Ce qui nous laisse supposer que certains revêtements remonteraient à la date de construction de l’édifice. D’autres pourraient être datés de la deuxième moitié du XIXe siècle lors des travaux de rénovation effectués par les frères Lasram (1860).

Les documents graphiques publiés par J. Revault en 1971 ne nous permettent pas d’affirmer l’authenticité de certains spécimens. Par ailleurs, des modèles de type CE 548 de (12,5 cm de côté), lambrissant la deuxième Skifa, ont d’ores et déjà souligné des incohérences dans les dimensions et dans la facture du décorateur. Ces carreaux dits « fleur de soleil » sont ornés d’un grand tournesol à vingt-quatre pétales et étamines jaunes. Des carreaux d’imitation de type CQ 13, et de dimensions plus importantes (15/15cm), sont esquissés par les potiers de Qallaline. Ils ont remplacé les carreaux originaux espagnols qui décoraient le patio. Des dissimilitudes sont décelées au niveau de la facture du décorateur. Le jaune nuancé est substitué par un jaune ocre et le bleu clair est succédé par un bleu cendré.

A l’époque moderne, les potiers de Qallaline rivalisent de talent et de savoir-faire pour créer une céramique architecturale et des poteries aussi harmonieuse que soignée. C’est ainsi que les revêtements qui ornaient Dâr Lasram révèlent une pluralité stylistique remarquable. Cette parure témoigne d’un discours ornemental ajustant exclusivement les références occidententales. Les spécimens d’influence turque demeurent rarissimes. Seuls les carreaux CQ 61 aux mandaorles turco-persanes flanquent l’appui de fenêtte de la salle de réunion. Les frères Lasram montraient une prédilection majeure pour la céramique ibérique et les spécimens de Qallaline sont exclusivement des imitations de prototypes espagnols.

3.1. Le modèle espagnol « Rose des vents » et « patte de lion »

Tab. 2. Les spécimens espagnols et les imitations de Qallaline

Ce modèle surnommé « Rose des vents » est fréquemment présent sur les lambris des demeures tunisiennes. Jean Couranjou présenta trois types similaires avec des palettes distinctes. Le premier type CUE 17 « Rose des vents jaune et ocre »24. Le second type CUE 17a est dit « Rose des vents jaune et verte ». Cette variante est assez rare et peu fréquente. Le dernier modèle CUE 17b est dit « Rose des vents jaune et bleue ». Les trois variantes remontent à la deuxième moitié du XVIIIe siècle et précisément entre (1770/1780) date de l’édification de Dâr Lasram. Les carreaux présentent une composition symétrique suivant quatre axes concurrents (deux médiatrices et deux médianes). Ils forment des éléments étoilés à huit branches bicolores flanquant les centres. Ce modèle est obtenu grâce à deux cercles concentriques avec une rotation de 1/8 de tour et le principe du carré tournant ou carré magique.

3.2. Le modèle espagnol « Voile »

Ce spécimen bicolore à moitié trempé dans l’oxyde de cuivre et le banc d’étain est également décelé dans les corpus de Qallaline et italien. Il s’agit d’un rectangle isocèle qui s’articule aisément pour former des compositions savantes. Il peut s’étaler sur des surfaces illimitées. Il est appliqué uniformément sur les lambris, les appuis de fenêtres et servait également de pavement. Le spécimen italien CUE 50 est produit à Palerme dans l’usine « INDUSTRIA PALERMITANA/ ING. ALBANESE/ CRETAGLIA ».

Tab. 3. Le spécimen bicolore « Voile » dit « Jneh khutifa » ou « aile d’hirondelle ».

3.3. Le modèle CE 302 « deux bandeaux verts » et l’imitation
de Qallaline CQ 10.

Tab. 4. Les variantes du spécimen espagnol CE 302 dit « deux bandeaux verts ».

J. Couranjou a collecté cinq types de carreaux CE 302a, CE 302b, CE 302c, CE 302d et CQ 10a. Il a surnommé ce spécimen : « deux bandeaux verts ». Chaque carreau possède un double axe de symétrie disposé dans les deux diagonales. Les cinq variantes sont la réplique du modèle « de Barcelone qui lui-même était très probablement copié sur le valencien »25. Le premier modèle CE 302a est un modèle valencien26. Les deux bandes sont formées grâce aux accolades épaisses. Les fleurons sont esquissés aves deux nuances d’ocre jaune et d’orange. Le fond est verdâtre et de concentration irrégulière. « Il s’agit très vraisemblablement, d’une copie catalane, donc en 13/13,5cm, d’un modèle valencien (21,5cm) ». J. Couranjou affirme que ce modèle est à « double symétrie diagonale du motif, s’ajoute là aussi une symétrie de second ordre, la médiane de bord, permettant l’assemblage tête-bêche, qui combiné à l’assemblage normal, permet des décors variés. Ce motif, à son tour été copié à Tunis, puis plus tard en France »27.

La deuxième variante CE 302 b est formée par des bandes sinueuses. Les fleurons à cinq pétales sont remplacés par de petites fleurs de lys alternées bleu et orange dans un contraste de couleurs complémentaires. Cette palette accentue le dynamisme et la vibration de la composition. Les trois derniers modèles sont assez semblables. Des dissimilitudes résident au niveau des détails. Le spécimen tunisien CQ 10a est la duplication du modèle valencien CE 302c avec des interventions minimes au niveau des marguerites stylisées.

Tab. 5. Les quatre variantes de Qallaline imitant le spécimen espagnol CE 302.

3.4. Le modèle espagnol CE 314 et les imitations de Qallaine CQ 216.

Tab. 6. Le spécimen CE 314 et les imitations de Qallaline.

C’est un modèle espagnol présentant une riche polychromie en jaune ocre, orangé, brun et une touche de vert émeraude. Ce carreau de petite taille a été imité par les ateliers de Qallaline en trois variantes CQ 216, CQ 216a et CQ 216b. La première est plus fidèle avec un essai de reprise des nuances du jaune ocre. Le second essai est grossier, la palette s’est appauvrie, l’orangé a disparu et le vert débordant est dilué. J. Couranjou surnomme ce modèle « Palme ». Il ajoute que c’est le « terme ultime, si l’on excepte « dôme », d’une longue lignée apparue dans le renaissant, se poursuivant par deux modèles de style transitoire puis représentée par trois modèles successifs dans le baroque28. La troisième CQ 216b a été publiée par A. Saadaoui. Il a ajouté que ce spécimen a été repéré sur les lambis de la Turba de cUthman Dey et qu’il s’agit d’une imitation d’un spécimen catalan29.

3.5. Le modèle CE 315 « Recaille amb tres flors » et les imitations de Qallaline CQ 217 et nabeuliennes C Nabeul 1.

Nous allons évoquer un cas particulier d’imitation. Il s’agit du spécimen CE 315 copié par les décorateurs de Qallaline puis par les ateliers de Nabeul. La première version de Qallaline CQ 217 est stylisée avec des contours tangibles en brun de manganèse. La seconde est une imitation probable de Qallaline avec une stylisation concrète et élimination des nuances du jaune. La dernière copie est réalisée par les ateliers de Nabeul lors de la campagne de restauration des années soixante -dix. Néanmoins, nous ne pouvons pas affirmer s’ils proviennent des ateliers de Kharraz, Ben Sedrine, Kedidi, Ayed, ou autres ateliers. Cette variante contemporaine présente des interventions infimes au niveau de la palette où le bleu de cobalt cendré est remplacé par une nuance violacée. Le rapport de restauration comporte point d’informations et nie le recours « aux carreaux sur modèle ».

Tab. 7. Les spécimens espagnols CE 315 et CE 315c imités par les ateliers de Qallaline.

Le spécimen espagnol CE 315 permet, par un processus de comparaison, de dater l’édifice et la collection contiguë. Les spécimens de Qallaline sont plus grands, plus épais (1,5 et 2,5 cm d’épaisseur), moins soignés et portent les traces des tripodes. Nous proposons de dater l’édifice et sa collection entre 1770 et 1780 Cette exactitude dans la datation a été proposée par Clara-Ilham Alvarez Dopico. Elle assure que le modèle CE 315 dit « Recaille amb tres flors » présente une composition rococo. Il a été produit « par les ateliers valenciens entre 1760 et 1780 et copiée plus tard à Barcelone. Il s’agit d’ailleurs du seul carreau de ce style rococo confectionné dans cette ville. Le modèle montre un quart de rosace jaune enserré dans une rocaille bleue et un ruban jaune d’où jaillissent trois fleurs à pétales. Ce modèle a été très exporté, notamment sur les carreaux catalans. Ce modèle est importé de Catalogne en Tunisie et des exemplaires sont conservés sur les murs de la Turba du Bey. A partir des carreaux importés, les ateliers de Qallaline adoptent la composition et des carreaux locaux ornent le palais beylical du Bardo et le Dar el-Bey »30.

Ces carreaux étaient importés vers l’Algérie. Aissaoui Zohra, erronée, les a attribués aux ateliers italiens. Elle les a présentés sans précision chronologique. Elle a ajouté qu’il s’agit de petits carreaux de (13/13cm)31.

Les copies tunisiennes CQ 217a et CQ 217b et le spécimen nabeulien (C Nabeul 1) émanent du spécimen CE 315. Les premiers sont probablement imités entre 1770 et 1780, date de la production du carreau valencien « Recaille amb tres flors »32 . De ce fait, nous estimons que Dâr Lasram semble bien avoir été édifié entre 1770 et 1780. Nous confirmons la datation proposée par J. Revault qui fut le premier à avancer cette date33.

La deuxième variante CQ 217b flanque les murs de la Turba de Yûsuf Sâhib al-Tâbic (1808-1814). Les motifs sont copiés avec une intervention accentuée. La rosace centrale a évolué en marguerite à seize pétales. Les palmettes sont plus stylisées. Il pourrait s’agir d’un dépassement du spécimen initial.

3.6. Le spécimen espagnol CE 327

Tab. 8. Le spécimen CE 327 et ses imitations par les ateliers de Qallaline.

Ce spécimen a été doublement imité par les ateliers de Qallaline. La première variante CE 327 qui flanquait les parois de Dâr Lasram est reproduite à l’identique. Des petites variations sont décelées au niveau des palmettes effilées qui sont traitées en vert olive au lieu d’un bleu de cobalt nuancé. Le jaune est appauvri et la nuance orangé a disparu. La seconde variante CE 327b présente des œillets aux pétales écartés et les palmettes ne sont collées qu’au niveau des extrémités.

Le spécimen de substitution CQ 63 figure également sur les lambris de la demeure. Les palmettes sont plus serrées, les médaillons plus affirmés et les pétales effilés. La palette et les motifs sont imités et non calqués. Nous n’avons pas repéré les duplications des autres variantes. Espérons les retrouver au fur et à mesure de l’avancement de nos recherches.

3.7. Les deux modèles espagnols CE 816 et CE 808

Le spécimen valencien CE 816 probablement daté entre 1770-1780 a été imité par les ateliers de Qallaline. Ce modèle est à garniture foliacée où se détachent des marguerites, fleurs de lys et feuillettes stylisées. La composition est modulaire suivant une trame régulière sous-jacente, réalisée grâce à l’intersection de larges bandes. Les petites marguerites à cinq pétales et pointillées en bleu de cobalt sont d’origine espagnole. Cet élément foliacé fut longtemps apprécié par les ateliers de Qallaline et certains chercheurs l’appelaient fictivement « fleur de Qallaline ». Le modèle est communément appelé « Macadnussi ». La dominante verte de ce spécimen et la constance de feuillettes lui ont valu son surnom de « persil ». Par ailleurs, on n’a pas trouvé le modèle espagnol d’où découle la variante CQ 10a. Nous sommes toujours à la recherche du spécimen original.

D’autre part, nous pouvons supposer qu’une schématisation soignée a été appliquée par les décorateurs de Qallaline sur le modèle CE 302c pour donner deux modèles proches CQ 10 et CQ 10a. A ce stade de recherche, nous ne pouvons pas trancher et les deux suppositions demeurent possibles34. Ce spécimen est repris par les ateliers Chemla dès la fin du XIXe siècle (vers 1880)35. Il est utilisé dans un jeu de fond, dans de grands cadres, en bordure ou en lisières.

Tab. 9. Les deux modèles espagnols CE 816 et CE 808 et les contrefaçons de Qallaline.

3.8. Autres variantes espagnoles imitées par les ateliers de Qallaline

Tab. 10. Les spécimens espagnols imités par les ateliers de Qallaline.

Le type CE 318 flanque la deuxième Skifa de Dâr Lasram. Il a été immédiatement copié par les ateliers de Qallaline CQ 40 pour remplacer les spécimens manquants. Une seconde variante CQ 40a du Musée National du Bardo présente de minimes variations au niveau de la palette. Les feuilles d’acanthes ornant la rosace centrale sont traitées en ocre jaune au lieu du vert olive de la copie originale.

Le petit carreau CE 323 ornant la niche de la Driba de Dâr cUthmân a été copié par les décorateurs de Qallaline. Néanmoins, les palmettes sont moins soignées et le bleu de cobalt est moins intense.

Le spécimen CE 345 qui rehausse le patio de l’étage de Dâr Lasram présentant un réseau de carrés hachurés. Il a été recopié à l’identique et les petites cerises y ont été traitées avec deux nuances de jaune. La copie CQ 104 est conservée dans les réserves du Musée National du Bardo.

Tab. 11. Les variantes espagnoles imitées par les ateliers tunisois.

La variante CE 548 communément appelée « Naouaret ech-chams » ou « fleur de soleil, a toujours été apprécié par les notables tunisiens ». Elle a été intégralement imitée en conservant la même composition. Des dissimilitudes sont décelées au niveau des nuances de jaune et du bleu de cobalt remplacé souvent par un brun violacé.

Le modèle CE 831 est doublement imité. Le premier essai CQ 27 se présente comme une reprise fidèle de la palette initiale. La deuxième copie CQ 27a présente des interventions dans la mesure où le vide est traité avec du vert olive et les pétales de la marguerite sont plus soignées. L’empreinte stylistique hispanique apparaît de manière évidente dans une dizaine de spécimens imités dans les ateliers de Qallaline de Tunis, provenant de modèles de la péninsule ibérique. Des spécimens d’importation sont intégralement imités et côtoient les originaux. Nous supposons que le maître de l’œuvre ou le Mcallem muni des spécimens espagnols s’adressait aux potiers de Qallaline qui avaient leurs ateliers situés à quelques centaines de mètres du chantier, près de Bâb Kartâjanna ; ces derniers s’empressaient de réaliser la commande en respectant les dimensions, la palette ainsi que la composition originale.

La disposition des différents spécimens sur les parois apparaît sous deux formes. Les origines de cet agencement remontent à l’époque des Mouradites. Nous décelons des parements disposés dans de grands cadres ou organisés en registres. Ils sont séparés par des listels noirs. Néanmoins, nous n’avons pas relevé des panneaux à champ unitaire. Ces derniers qui commencent à apparaître dans les édifices de la même époque (au XVIIIe siècle).

Cette empreinte ibérique est le fruit de l’adaptation d’un discours stylistique exogène qui a subsisté tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette récente parure se présente comme l’aboutissement de l’adoption de nouvelles connaissances et d’un savoir-faire hispanique par les potiers locaux. Cette hypothèse n’aurait pas été confortée sans la présence des andalous dans les ateliers de Qallaline. Ils ont contribué à l’affirmation du style hispanique dans l’art du feu tunisois. Nous présumons que ces potiers exilés ont retracés les cartons des carreaux et ont conservé les thèmes et les compositions originaux qui seront de nouveau esquissés dans les ateliers de Qallaline. Ajoutons que des carreaux ont été imités intégralement et ce suivant un modèle recommandé par le Mcallem ou le propriétaire de la demeure. Nous estimons que le maître de l’œuvre recevait tous les carreaux d’importation ou locaux. Ils les comptaient, les agençaient et les montaient, à blanc, sur site. Les plus pertinents garnissent les espaces nobles exposés aux invités ou le Diwen réservé au maître de la demeure.

La céramique employée à Dâr Lasram met en exergue de multiples inspirations. Particulièrement, dans cette demeure, nous attestons le phénomène de duplication à l’identique de spécimens espagnols et une appropriation de thèmes, de motifs, de palettes et de compositions. Les carreaux hispaniques estimés les plus attirants garnissaient la première et la deuxième Skifa. Une série de carreaux espagnols embellissait le patio avec l’emploi de carreaux d’imitation de Qallaline. La Chambre en T et le patio de l’étage reçoivent d’autres types de parement avec l’introduction de spécimens italiens. Ceux d’importation italienne garnissent les jambages des portes. Les spécimens de Qallaline sont utilisés comme fond, inscrits dans de grands cadres, déposés dans des registres ou comme pavage.

3.9. Le carreau de Qallaline d’influence anatolienne

Des carreaux uniques dans leur genre et de production locale de Qallaline flanquent le linteau des fenêtres qui donnent sur le patio de type CQ 63. Ils sont d’inspiration anatolienne et présentent de grandes « mandorles » ovales de type turco-persan à garniture foliacée. Les bandes enveloppantes portent une incision sinusoïdale blanche caractérisant les productions de Qallaline du XVIIIe siècle.

3.10. Les spécimens napolitains

Des carreaux napolitains de type CE 66 et CE 325 sont timidement employés pour lambrisser les jambages des portes. Ils sont manufacturés au XIXe et présentent des compositions symétriques et des motifs géométrico-floraux. Nous supposons qu’ils ont été extraits d’une autre fondation et réemployés lors des travaux d’entretien entamés en 1860 par les frères Lasram. Les spécimens d’importation italienne se distinguent par leur nombre réduit qui se limitent à huit variantes. Ils sont généralement de grande taille (18/18 cm, 19/19cm ou 20/20 cm) et sont esquissés à main levée, avec la technique du pochoir ou exclusivement manufacturés. Le premier type de carreau CE 230b lambrisse le jambage d’une porte de l’étage. Il est réalisé grâce à la technique du pochoir. Il a été confectionné dans les fabriques de « ZAFFIRO FELICI » di Santo Stefano di Camastra. Ce spécimen sicilien présente une palette restreinte et des motifs géométrico-floraux disposés dans une composition modulaire tramée.

Un second type CE 325 est fabriqué à Palerme vers la fin du XIXe siècle dans la manufacture de Michele Gerbini, fondée par la grande famille de maîtres céramistes siciliens, vers la fin du XVe et existant encore de nos jours.

Le rapport de restauration a signalé le recours aux procédés de réemploi et d’adaptation. Néanmoins, il n’a pas mentionné le procédé d’imitation « d’après modèle » d’un spécimen déjà existant par les ateliers contemporains de Nabeul. Nous supposons que la chambre du standardiste qui s’ouvre sur la Driba a été entièrement refaite lors de la campagne de restauration des années soixante-dix. D’autre part, les carreaux CE 315 qui ornent le patio à péristyle du Rez-de-Chaussée sont imités par les ateliers nabeuliens afin de rehausser les grands cadres.

Conclusion

La céramique architecturale de Dâr Lasram remonte à la seconde moitié du XVIIIe siècle (1770-1780). Un corpus de cinquante-six types distincts de carreaux locaux et d’importation où se manifestent exclusivement les spécimens espagnols, les carreaux tunisiens imitant des modèles ibériques, une variante de Qallaline d’influence ottomane, des spécimens italiens du (XIXe et du XXe siècle) et un carreau d’imitation nabeulien. En dépit de cette variété et de la diversité stylistique observée dans les modèles relevés, l’influence espagnole est nettement observée sur les lambris de ce monument. Les carreaux espagnols garnissent les parois et renseignent sur l’engouement des dignitaires pour les arts occidentaux.

La production espagnole a donc marqué l’artisanat local. L’empreinte des maîtres de feu andalous est perceptible dans la technique du pseudo Cuerda seca. Les secrets de la cuisson et l’utilisation des tripodes se retrouvent dans l’art de feu tunisien. La palette restreinte de couleurs est réduite à cinq émaux (bleu de cobalt, vert olive, jaune d’antimoine et brun de manganèse sur un fond blanc d’étain). Le thème géométrico-floral est employé dans des compositions symétriques, radiales et concentriques. Le vocabulaire ornemental révèle le mieux l’influence de la Renaissance et le Baroque espagnol sur la céramique de Qallaline.

La recherche sur la céramique architecturale de Dâr Lasram nous incite à étendre la prospection. D’autres monuments de la même époque nécessitent une étude approfondie. Une approche comparative et une recherche bibliographique nous parait indispensable pour discerner ce phénomène qui a imprégné l’art de la céramique tunisienne de l’époque moderne.

Catalogue des carreaux de revêtement espagnols et italiens

1. Les carreaux espagnols

     1.1. Les carreaux a motif unique

- CUE 11. Melliti Wided, 2009, TIII, p.301.

- CUE 17. Melliti Wided, 2009, TIII, p.301.

- CUE 17a. Catalan. 1770-1780.

- Localisation : Dâr Lasram (1770-1780).
- Catégorie : carreaux à motif unique.
- Dimension : côté : 12,5 / 12,5cm, e .2cm
- Pâte : Argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs: Carreau bicolore en ocre jaune et vert olive nuancé. Sertissage noir sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : Moyen, craquelures diverses et ébréchure des bornes.
- Iconogr : Aissaoui Zohra, 2003. Page de garde.
- Bib: Couranjou Jean, 200436.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition radiante et symétrique suivant quatre axes perpendiculaires (la verticale, l’horizontale et deux obliques médians). Ils présentent un motif unique et à décor géométrique. Chaque carreau est meublé d’une étoile à huit branches bicolores en vert olive et ocre jaune. Modèle Catalan qui fut reproduit dans des centres italiens et repris par les ateliers locaux de Qallaline. Jean Couranjou surnomma ce modèle « Rose des vents ocre et vert » et la datation remonte à la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

- CUE 30. Espagne. Valence. Fin XVIIIe siècle (1770-1780).

- Localisation : la Skifa de Dâr Lasram.
- Collection privée : Association HIRFA.
- Nom du collectionneur : Mouhamed Messaoudi.
- Catégorie : carreau à motif unique.
- Dimension : côté : 12,5cm. e : 1,3 cm.
- Pâte : argileuse rouge brique, texture fine et forte cohésion.
A noter la porosité de la surface. (Carreau biseauté).
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, ocre jaune, orange et sertissage brun sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des émaux
et cassure des bordures.
- Carreau inédit.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition radiante et symétrique suivant quatre axes concurrents (la verticale, l’horizontale et deux obliques médians). Le centre est flanqué par un élément étoilé à huit branches bicolores dit « fleur de vent ». Une garniture foliacée aux feuilles d’acanthes effilées. Traitement contrasté en bleu et ocre jaune dans un jeu de fond.

- CUE 45. Qallaline. Début XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram à la Médina de Tunis et le palais du Bardo.
- Enchère : Collection Couranjou Jean, Paris 17/5/ 2022.
- Catégorie : carreaux à motif unique.
- Dimension : côté : 12 cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt, vert émeraude, ocre jaune et brun sur un fond verdâtre (débordement de l’émail vert lors de la cuisson).
- Etat de conservation : Moyen, cassure des bornes
et ébréchure des émaux.
- Carreau inédit

Description

Petit carreau à composition radiante et symétrique suivant quatre axes médians (la verticale, l’horizontale et deux axes obliques disposés en diagonale). Le carreau est dit « fleur du vent » ou « wardet-errih » ou « coura ». Un motif étoilé à huit branches bicolores alternées en ocre jaune et bleu de cobalt. Les encoignures sont ornées de fleurs stylisées. Ce spécimen fut imité intégralement par les ateliers de Qalalline CUQ 21. Il se présente dans plusieurs variations et dimensions 12/12, 15/15 et 21/21cm.

- CUE 49. Espagne. Fin XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram.
- Catégorie : carreaux à motifs unique.
- Dimension : coté 12,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu cendré, vert émeraude dilué, ocre jaune, orange et sertissage brun sur un fond blanc laiteux.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des bornes
et écaillage des émaux.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition radiante et symétrique suivant quatre axes perpendiculaire (la verticale, l’horizontale et deux obliques médians). Il présente un motif étoilé à huit branches alternées vert et orange dans un encadrement en tresse. Alternance avec des éléments cruciformes aux bornes contournés et à garniture foliacée (fleurs de lys stylisées). Ce carreau fut imité à l’identique par les ateliers de Qallaline. Un carreau similaire CUQ 13 avec la même palette et les mêmes dimensions lambrisse les parois de Dâr Lasram. Néanmoins, il présente une épaisseur plus importante et les traces des tripodes sont apparentes.

     1.2. Les carreaux à motifs répétés

- CE 5. Valence. XVIIIe siècle. (1770-1780)

- Collection muséographique: Musée National du Bardo. (Inv. 811c).
- Localisation : Dâr Lasram à la Médina de Tunis .
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : vert émeraude nuancé, jaune primaire, orange, marron et contour brun sur fond crème laiteux de faible concentration.
- Etat de conservation : mauvais, écaillage et ébréchure des émaux.
Carreaux endommagés. Carreaux de réemploi collés dans le registre inférieur afin de substituer des carreaux manquants.
- Bib : Alvarez Dopico Clara -Ilham: Cat. N°15. p. 818.

Description

Arrangement de quatre petits carrés à composition radiante et symétrique suivant quatre axes perpendiculaires (La verticale, l’horizontale et deux obliques médianes). Ils forment un réseau de carrés disposés sur pointe dans une trame sous-jacente. Ils sont ornés d’éléments cruciformes et de motifs floraux (marguerites et accolades allongés et stylisées).

- CE 169a. Valence. XIXe siècle.

- Localisation: Dâr Lasram à la Médina de Tunis et la terrasse du palais du Baron d’Erlanger à Sîdî bou Saïd.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 18,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs: bleu de cobalt, vert émeraude dilué, jaune primaire, jaune ocre, violet et contour brun sur fond blanc laiteux de concentrations irrégulières.
- Etat de conservation : moyen, légères ébréchures des émaux.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique. Une rosace centrale est meublée de feuillettes dentelée et couronnée d’une grande tresse. Les encoignures sont ornées de feuillettes déchiquetées. Similitude surprenante avec le spécimen CE 311.

- CE 287. Valence. Fin XVIIIe siècle (1770-1780).

- Localisation : Dâr Lasram.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 18 /16cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu clair cendré, vert émeraude, jaune primaire, ocre jaune et sertissage brun sur un fond crème laiteux de faible concentration.
- Etat de conservation : bon, légères ébréchures des émaux et des bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre grands carreaux à composition modulaire et symétrique suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul spécimen). Des bandes entrelacées formant un réseau de médaillons et des éléments cruciformes aux bornes contournées. Garniture foliacée à grappes de raisin et rinceaux floraux. Les bandes épaisses sont garnies de texture de marbre esquissé grâce à des pinceaux fins.

- CE 302. Melliti Wided, 2009, TIII, p.313.

- CE 302a. Valence. Fin XVIIIe siècle (1770-1780).

- Nom du collectionneur : Couranjou Jean.
- Enchère : Couranjou Jean. Paris 17-5-2022.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu outremer nuancé, vert clair, jaune primaire, orange, marron et brun sur un fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : mauvais, cassure des bornes et ébréchés des émaux.
- Bib: Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html Consulté en 2022.

Description

Agencement de quatre petits carreaux à composition similaire au spécimen précédent CE 302. Jean Couranjou a nommé ce modèle « Deux bandeaux verts à bords jaune ». Il l’a daté précisément entre 1770 et 1780. C’est « un des représentant de la famille deux bandeaux verts, comme deux bandeaux verts à bords bleus relevés également à Alger. La double symétrie diagonale s’accompagne d’une symétrie de second ordre (médiane de bord) qui, en permettant l’assemblage tête-bêche, autorise divers décors. Ce modèle (…) a été produit à Barcelone, Tunis et même plus tard en France »37.

- CE 302b. Valence. Fin XVIIIe siècle.

- Nom du collectionneur : Couranjou Jean.
- Enchère : Couranjou Jean. Paris 17-5-2022.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu outremer nuancé, turquoise clair, jaune primaire, orange, marron et brun sur fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, cassure des bornes et ébréchés des émaux. Apparition de cavités à la surface.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ. pagesperso-orange.fr/espv.html

Description

Agencement de quatre carreaux à composition modulaire et symétrique qui s’articule suivant deux axes de symétrie obliques médians. De larges bandes centrales sont disposées en diagonale. Elles forment un réseau de médaillons de forme carré. Les bandes blanches sont ornées de guirlandes fleuris et de rinceaux d’où jaillissent des tiges à fleurons stylisés en contrastés. Les médaillons carrés sont garnis de palmettes enchainées à des fleurs de lys. Variante similaire au spécimens précédents CE 302.

- CE 302c. Valence. Fin XVIIIe siècle (1770-1780).

- Nom du collectionneur : Couranjou Jean.
- Enchère : Couranjou Jean. Paris 17-5-2022.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12cm ou 15cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu outremer nuancé, vert olive nuancé, jaune primaire, orange, violet et sertissage brun sur fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : bon, légères ébréchures des bornes et écaillage des émaux.
- Carreau inédit.

Description

Jean Couranjou a nommé ce modèle « Deux bandeaux verts à bords jaune ». Il l’a daté précisément entre 1770 et 1780. C’est « un des représentant de la famille deux bandeaux verts, comme deux bandeaux verts à bords bleus relevés également à Alger. La double symétrie diagonale s’accompagne d’une symétrie de second ordre (médiane de bord) qui, en permettant l’assemblage tête-bêche, autorise divers décors. Ce modèle (…) a été produit à Barcelone, Tunis et même plus tard en France »38.

- CE 302d. Barcelone. Fin XVIIIe et XIXe siècles.

- Nom de l’institution : Dâr Ben Abd- Allah et la mosquée Neuve des teinturiers.
- Enchère : Couranjou Jean. Paris 17-5-2022.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimensions : côté : 12 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : vert émeraude nuancé, ocre jaune, orange et brun sur fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen. Ebréchures et écaillage des bornes.
- Bib : Couranjou Jean, 200439.
- Ico : Aissaoui Zohra, 2003, page de garde

Description

Regroupent de quatre carreaux à composition symétrique suivant deux axes disposés en diagonal. Ils forment un réseau de médaillons carrés. Garniture foliacée à marguerites pointillées et palmettes stylisées. Ce spécimen est communément appelé «Macadnussi» ou persil grâce à ses motifs floraux aux feuillettes stylisées et à sa dominante verte.

- CE 314. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 317.

- CE 314a. Valence. Fin XVIIe et XVIIIe siècles.

- Collection privée : Collection l’A.S.M.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12 /12 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs: bleu de cobalt cendré, vert olive dilué, jaune primaire, orange et contour brun sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des émaux.
- Bib : Dirbel Khadija, 2021, C12, p. 328.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux. La composition radiante et symétrique s’articule suivant un axe en diagonal et médian. Rosace festonnée doublement encadrée d’une lisière épaisse. Couleurs nuancées et contrastées. Le centre est flanqué de carrés concentriques en ocre jaune et vert olive. Les encoignures sont meublées d’un motif floral stylisé (fleur de lys). Des dissimilitudes minimes par apport au spécimen précédent. Les couleurs sont diluées et les motifs sont grossiers.

- CE 315. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 317.

- CE 315a. Valence puis Barcelone. 1760-1780.

- Nom du collectionneur : Jean Couranjou.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 13,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu cendré clair, vert émeraude, ocre jaune, orange et violet clair sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, légères ébréchures des bornes.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Consulté en 2022.

Description

Petit carreau à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. La composition est similaire au spécimen précédent CE 315. Copie d’un modèle valencien réalisé par les potiers de Barcelone sur des biscuits de 13,5cm. La palette est moins sombre néanmoins. Les trois fleurons sont plus naturalistes et avec un souci de détail. La datation (1760-1780) fut déterminée par Couranjou Jean40.

- CE 315b. Valence puis Barcelone. (1750-1760).

- Nom du collectionneur : Jean Couranjou.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12,5 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt, turquoise clair, vert pistache, jaune primaire, orange, marron et contour brun sur fond crème laiteuse assez dense. A noter les débordements du vert et les impuretés à la surface (des particules noires).
- Etat de conservation : bon, légères ébréchures des bordures.
- Bib : Couranjou (J.),
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html. Consulté en 2022.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian (cas d’un seul carreau). Le spécimen « Rocaille au panier » est un modèle très proche des spécimens précédents « Rocaille aux trois fleurs », voir le spécimen originel. Couranjou Jean affirme que ce modèle est copié par les potiers de Barcelone. La datation (1750-1750) fut déterminée par Couranjou Jean41.

- CE 315c. Valence puis Barcelone. 1760-1780.

- Localisation : Dâr el- Bey à la Casba.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 13 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion. - Carreaux inédits - Palette de couleurs : bleu cendré clair, vert émeraude dilué, ocre jaune, orange et violet clair sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, légères ébréchures des bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian (cas d’un seul carreau). Le spécimen fut désigné par Couranjou Jean ; « Rocaille au panier ». C’est un modèle très proche des spécimens précédents CE 315b qui fut daté par (1750-1750) Couranjou Jean42. La variante est grossière et plus sombre que les modèles précédents.

- CE 317. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 318.

- CE 318. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 318.

- CE 319. Catalan. Début XVIIIe siècle (1770-1780).

- Localisation : Dâr Lasram à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12,5 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : vert émeraude, ocre jaune, orange, brun violacé et contour fin noir sur un fond crème laiteuse assez dense. A noter les cavités à la surface.
- Etat de conservation : bon, légères ébréchures des bordures.
- Carreaux inédits.

Description

Groupe de quatre petits carreaux à composition radiante et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils présentent une roue ou un parasol aux rayons bicolores alternés. Le médaillon central est cerné d’accolades et les encoignures sont meublées de boutons de rose stylisés dans des rinceaux aux feuillages stylisés.

- CE 320. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 319.

- CE 321. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 319.

- CE 322. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 320.

- CE 323. Espagne. Première moitié XVIIe siècle.

- Localisation : Driba de Dâr cUthmân (1600) et Dâr Lasram à la Médina de Tunis (1770-1780).
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 8 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude contrasté, jaune d’antimoine, orange et contour noir sur fond crème laiteux assez épais.
- Etat de conservation: moyen, ébréchure des émaux et bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Groupe de quatre carreaux à composition modulaire et symétrique suivant deux axes oblique et concurrents (cas d’un seul carreau). Ils forment un réseau de carrés de dimensions différentes ; Les premiers présentent un motif cruciforme orné de feuilles stylisées et enchevêtrées. Les seconds sont garnis de marguerites à huit pétales. les derniers carrés sont à composition symétriques où se détachent des palmettes effilées dans un jeu de fond. Le même modèle fut imité par les ateliers de Chemla (début du XXe siècle). Il garni le jardin du palais du Baron Derlonger à Sîdî Bou Saîd.

- CE 327. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 321.

- CE 327a. Catalan. Début XVIIIe siècle.

- Nom du collectionneur : Jean Couranjou.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 13,5 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, bleu clair, vert émeraude, ocre jaune, orange et contour brun sur un fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : bon.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Page consultée en 2022.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition radiante et symétrique suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul carreau). Même composition que le spécimen précédent CE 327. Des dissimilitudes au niveau des nuances de couleur. Le dessin des palmettes est plus maitrisé avec un souci de détail.

- CE 327b. Barcelone. XVIIIe siècle.

- Nom du collectionneur : Couranjou Jean.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : coté : 11 cm. e : 1,5 cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt, vert émeraude de concentrations irrégulières, ocre jaune, orange et sertissage bleu sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des bornes et écaillage des émaux.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Consulté en 2022.

Description

Groupe de quatre carreaux à composition symétrique et rayonnante suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul carreau). La composition est identique aux exemples précédents. Ce modèle est désigné par « Œillet vert ». « C’est une copie légèrement modifiée d’œillet vert de Barcelone (XVIIe siècle), précédant, dans la lignée œillet, le modèle œillet vert et bleu (chap. Les carreaux hispaniques de Barcelone). Il en existe au moins quatre variantes assez différentes dont trois ont été relevées en Alger, ville dans laquelle on le trouve dans des monuments ou parties de monuments anciens, notamment Bardo et Dâr cAziza »43. Ce spécimen présente des dissimilitudes au niveau des palmettes comprimées et les pétales écartés.

- CE 327c. Espagne. XVIIIe siècle.

- Nom du collectionneur : Jean Couranjou.
- Enchère : Collection Couranjou, Paris, 17 Mai 2022.
- Catégorie : carreaux à motif s répétitifs.
- Dimension : côté : 13,5 cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude dilué, ocre jaune, orange et contour noir sur un fond blanc laiteux de concentrations irrégulières.
- Etat de conservation : moyen, ébréchures légères au niveau des émaux et des bordures.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html. Page consultée en 2022.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition rayonnante et symétrique suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul carreau). Le spécimen est surnommé « Œillet papillon »44 . Il présente des œillets à cinq pétales et des palmettes effilées.

- CE 327d. Espagne. Deuxième moitié du XVIIIe siècle.

- Nom du collectionneur : Couranjou Jean.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : coté : 13 cm. e : 1,5 cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : monochrome total de bleu de cobalt Nuancé sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : mauvais, ébréchure des bornes et écaillage des émaux.
- Bib : Aissaoui Zohra, 2003, page de garde et page 14.
- Bib : Couranjou Jean,
http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html.
Page consultée en 2022.

Description

Groupe de quatre carreaux à composition symétrique et rayonnante suivant un axe oblique médian. La composition est identique aux exemples précédents. Ce modèle est « Absent dans sa Catalogne d’origine, tout indique qu’il a été confectionné spécialement pour Alger où il est abondant »45. Le spécimen n’existe pas en Tunisie (dans ce stade de recherche).

- CE 327e. Catalan. XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motif s répétitifs.
- Dimension : côté : 13,5 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt cendré, vert émeraude dilué, ocre jaune, orange et contour noir sur un fond crème laiteux de bonne concentration. A noter les débordements de l’émail vert.
- Etat de conservation : bon, légères ébréchures des émaux et des bordures.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition radiante et symétrique suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul carreau). Ils présentent une composition et une garniture similaire aux spécimens précédents. Par ailleurs, les palmettes des œillets sont rectilignes et les feuilles d’acanthes sont moins soignées. La palette s’appauvrie et les contours de plus en plus épais.

- CE 327f. Espagne. XVIIIe siècle.

- Localisation : Palais Kobbet en-Nhas à la Manouba.
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 13 cm.
- Pâte : Argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude, jaune primaire, ocre jaune et sertissage brun sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : Moyen, ébréchures des bornes et écaillage des émaux.
- Carreaux inédits

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition radiante et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils forment un élément central quadrilobé entourant un élément cruciforme. Des œillets à sept pétales sont alliés à des fleurs de lys stylisées. Alternance avec des carrés concentriques. Garniture foliacée aux feuillettes liées à des rinceaux.

- CE 345. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 324.

- CE 346. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 325.

- CE 446. Espagne. Fin XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram, Dâr Jâllûli et la terrasse du café « Panorama » à la Médina de Tunis.
- Collection privée : Association HIRFA.
- Nom du collectionneur: Mouhamed Messaoudi.
- Catégorie: carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12 cm. e : 1,2 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion. (Carreaux biseautés).
- Palette de couleurs : bleu de cobalt clair, vert émeraude nuancé, ocre jaune, jaune orange et sertissage noir sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation: moyen, ébréchure des émaux et cassure des bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian (le cas d’un seul carreau). Une couronne à feuillettes et fleurons est bordée d’un grand carré disposé sur pointe. Des fleurs stylisées et des rubans forment un encadrement festonné. Les encoignures sont ornées de fleuron stylisé et de rinceaux floraux.

- CE 548. Espagne. Début XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram, dâr ben cAbd Allah à la Médina de Tunis et le palais du Bardo.
- Collection privée : Association HIRFA.
- Nom du collectionneur: Mouhamed Messaoudi.
- Catégorie: carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 12,5cm. e : 1cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion. (Carreaux biseautés).
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude clair, ocre jaune, jaune orange et brun sur un fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation: mauvais, cassure des bornes.
- Bib : Aissaoui Zohra, 2003, p. 87.
- Bib : Guillemette Mansour, 2017, p. 81.

Description

Groupe de quatre petits carreaux à composition rayonnante et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils forment une grande fleur de tournesol. Elle présente vingt-quatre pétales d’où échappent des étamines. Les encoignures sont à garniture foliacée rudimentaire. Ce spécimen est repris par les ateliers de Qallaline et fut nommé « caine e-chams » ou « œil du soleil ». Il est nommé également « Naouaret el-chams » ou « fleur du soleil »46. Dans son livre sur la céramique pariétale à l’époque ottomane, Zohra Aissaoui attribue ce spécimen aux ateliers tunisiens alors qu’ils sont de 13,7cm de côté. Nous affirmons qu’il s’agit d’un spécimen espagnol.

- CE 808. Qallaline. Début XVIIe siècle.

- Localisation : Dâr cUthmân (1600), Dâr Ben Abd- Allah, Dâr Lasram, Dâr el- Mnûshi et la terrasse du café « Panorama » à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimensions : côté : 13,5 cm, e : 2 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert clair, jaune primaire, ocre jaune et brun sur une mince couche d’étain blanc de concentration irrégulière laissant apparaître la couleur jaune de la pâte.
- Etat de conservation : mauvais, cassure des bornes et ébréchure des émaux.
- Carreaux inédits.

Description

Groupe de quatre petits carreaux à composition modulaire et symétrique suivant deux axes obliques médians. Ils forment un réseau de carrés disposé sur pointe. De larges bandes sont dentelées et pointillées. Les centres sont meublés des marguerites stylisées. Elles sont entourées de feuillettes stylisées affilés à des tiges sinueuses. Modèle catalan repris par les ateliers de Qallaline.

- CE 815. Espagne. Début XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : L : 13 et l : 11cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : émaux contrastés en bleu cendré de concentrations irrégulière et ocre jaune nuancé sur fond blanc laiteux.
- Etat de conservation : moyen, écaillage des émaux, ébréchure des bornes. A noter l’apparition de cavités à la surface.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre petits carreaux rectangulaires à composition modulaire et symétrique suivant quatre axes (la verticale et l’horizontale et deux obliques médianes). Ils présentent un réseau de bandes juxtaposées et enchevêtrées. Ils forment un entrelacs de cercles et d’ellipses alternés. Les couleurs sont contrastées en bleu et ocre jaune dans un jeu de fond.

- CE 816. Catalan. XVIIIe et XIXe siècles.

- Collection muséographique : Musée National du Bardo.
- Localisation : Dâr Lasram et Dâr Ben Abd Allah à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : coté : 13 cm. e : 1,5 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert pistache, jaune primaire et contour brun un sur fond crème laiteux.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des bornes.
Des altérations d’ordre chimiques (des taches huileuses).
-Iconographie : Revault Jacques, 1967, fig.11.
- Iconographie. Mouhammad Massoudi, 1995, C.N.CA, p.39, fig. 44.
- Iconographie : Aissaoui Zohra, 2003, page de garde.
-Bib: Alvarez Dopico Clara -Ilham, 2010,Cat. N°36, p.51

Description

Groupe de quatre carreaux à composition modulaire et symétrique suivant deux axes oblique et concurrents. Ils forment un réseau de carrés disposés sur pointes. Le tracé est effectué grâce à de larges bandes à double encadrement. Elles sont garnies de carrés enchainés et pointillés. Le fond est meublé de feuillettes stylisées et entrelacées et de marguerites à cinq pétales dans un jeu de fond. Ce motif floral est communément appelé fleur de Qallaline.

- CE 818. Espagne. Fin XVIIIe siècle (1770-1780).

- Nom de l’institution : Dâr Lasram à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : coté : 12,5cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude jaune primaire, orange et sertissage noir sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
-Etat de conservation : moyen, légères ébréchures des bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Juxtaposition de quatre petits carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. De larges bandes entrelacées et doublement encadrées forment un réseau de médaillons à garniture foliacée (petits fleurons stylisés aux pétales déchiquetées). Les fonds des bandés sont traités avec des textures de marbre et de granite. Alternance avec des éléments cruciformes meublés de carrés concentriques.

- CE 831. Valence. (Vers 1730-1810). Fin XVIIIe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram.
- Catégorie : carreaux à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 13/13 cm.
- Pâte : argileuse jaunâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu nuancé, vert émeraude, jaune primaire, ocre jaune et contour brun sur fond crème laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des émaux et des bornes. A noter les cavités à la surface.
- Bib : Jean Couranjou,
http : //arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html.
Page consultée en 2022.

Description

Arrangement de quatre carreaux identiques à composition modulaire et symétrique suivant deux diagonales médianes. Ils sont ornés d’un réseau médaillons circulaires et aux motifs floraux. Alternance avec des éléments étoilée à huit branches traitées en deux tons contrastés dites rose de vent47. Jean Couranjou avance que ce modèle est esquissé « vers 1730-1810. A peu près avant la fin du baroque, soit un siècle après son début, un autre style apparaît, très géométrique où la rose des vents tient une grande place. Ce style survivra au baroque pendant un demi-siècle. Deux quarts de cercle, à double symétrie diagonale, enferme deux quarts de rose des vents. Il est assez abondant à Alger notamment à Dâr Khdiwi »48. Ce modèle est imité par les ateliers de Qallaline CQ 27 et CQ 27a avec une intervention au niveau de la palette.

2. Les carreaux italiens

     2.1. Les carreaux dessinés à main levée

- CE 218.Melliti Wided, 2009, TIII, p. 306.

- CE 254. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 250.

- CE 817 Naples. Fin XIXe siècle (1770-1780).

- Localisation : Dâr Lasram et Dâr jâllûli.
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 19 cm. e : 2 cm.
- Pâte : argileuse rosâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu clair, vert nuancé, ocre jaune et sertissage noir sur un fond blanc laiteux de bonne concentration. Émaux de concentration irrégulière sur une surface granuleuse et interrompue par des cavités minutieuses.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des émaux et cassures des bornes.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils sont formés par de larges bandes entrelacées. Les réserves résultantes sont quadrillées et les intersections sont accentuées par des fleurons stylisés. Ils présentent une grande rosace quadrilobée. Le centre est flanqué d’une rosette aux pétales oranges déchiquetées. Alternant avec des marguerites stylisées en bleu nuancé. On y trouve le procédé qui consiste à remplir des surfaces réservées avec de gros points foncés sur un fond traité au chiffon. Technique originale afin d’imiter la texture du granuleuse du granite vert de Guatemala.

     2.2. Les carreaux dessinés au pochoir

- CE 346. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 263.

- CE 74a. Naples. Fin XIXe siècle.

- Localisation : Palais Kheireddine à la Médina, la mosquée Neuve des teinturiers, Dâr el- Mnûshi et palais Koubbet en- Nhas à la Manouba.
- Nom du collectionneur : Mouhamed Messaoudi.
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 18 cm. e : 1,8 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion. Carreaux biseautés
- Palette de couleurs : bleu de cobalt nuancé, vert émeraude de concentrations irrégulières, ocre jaune, orangé et brun sur fond blanc laiteux de bonne concentration.
- Etat de conservation : moyen, légères ébréchures des émaux et cassure des bornes. Surface perforée.
- Ico : Binous Jamila et Jabeur Salah, 2001, p. 100 et 138.
- Ico : Abidi Beya, 2013, page de garde.
- Bib : Alvarez Dopico Clara Ilham, 2010, Cat. N°124, p. 883.

Description

Arrangement de quatre grands carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. Une rosace quadrilobée est garnie de grappes de raisin sur fond hachuré. Elle alterne avec un deuxième motif octogonal aux bornes contournées et à rosettes stylisées. Utilisation de la technique du pochoir, néanmoins les détails sont tracés à main levée.

- CE 230b. Palerme (Sicile). Fin XIXe et début XXe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram.
- Collection privée : Association HIRFA.
- Nom du collectionneur : Mouhamed Messaoudi.
- Nom du collectionneur : Moukhtar Lahmar.
- Manufacture de production : « ZAFFIRO FELICI » di Santo Stefano di Camastra.
- Catégorie: carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 19,5 / 19,5cm. e : 1,8 cm.
19/19 cm. e : 1,6 cm.
- Pâte : argileuse rouge brique, texture fine et forte cohésion. (Carreau biseauté).
- Palette de couleurs : bleu de cobalt, vert émeraude nuancé et jaune primaire sur un fond blanc laiteux de bonne concentration. - Etat de conservation : mauvais, carreau cassé et recollé.
- Carreaux inédits.

Description

Arrangement de quatre carreaux à composition modulaire et symétrique suivant deux axes en diagonale. Ils sont analogues au spécimen précédent CE 230. Des dissimilitudes au niveau de la palette où le rouge bordeaux est substitué par un jaune primaire.

     2.3. Les carreaux manufactures

- CE 66. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 265.

- CE 74b. Naples. Fin XIXe siècle.

- Localisation : Dâr Lasram, la terrasse du café « Panorama » à la Médina de Tunis, la terrasse du palais du Baron d’Erlanger à Sîdî Bou Saîd et la Zawîya de Sîdî al- cArbî à Ras Djebel.
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 18,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu cobalt, brun foncé, brun rougeâtre et blanc laiteux sur fond moutarde.
- Etat de conservation : moyen, ébréchure des bornes et écaillage des émaux.
- Carreaux inédits.

Description

Agencement de quatre carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils forment un grand médaillon fleuri garni de marguerite à cinq pétales et feuillettes stylisées. Il alterne avec des éléments quadrilobés à garniture foliacée où nous pouvons distinguer des feuilles d’acanthes et des fleurs de lys stylisées.

- CE 327. Melliti Wided, 2009, TIII, p. 297.

- CE 328. Naples. Fin XIXe siècle.

- Nom de l’institution : Dâr Lasram à la Médina de Tunis.
- Catégorie : carreau à motifs répétitifs.
- Dimension : côté : 18,5 cm.
- Pâte : argileuse rougeâtre, texture fine et forte cohésion.
- Palette de couleurs : bleu de cobalt, marron foncé et blanc laiteux sur fond moutarde.
- Etat de conservation : moyen, cassure des bornes et écaillage des émaux.
- Carreaux inédits.

Description

Agencement de quatre grands carreaux à composition concentrique et symétrique suivant un axe oblique médian. Ils forment un réseau de grands carrés disposés sur pointe. Ils sont flanqués de motifs floraux tels que les marguerites et les feuillettes stylisées. Ils alternent avec un réseau de rosaces à garniture foliacée (feuilles et fleurs de lys stylisées). Technique d’estompage avec un remplissage pointillé.

Notes

1 J. Revault, 1971, p. 350.
2 Op. cit, p. 350.
3 Ibid. p. 352.
4 J. Mcguionness, Vieux quartiers, vie nouvelle, municipalité de Tunis, ASM, Alpha, 1996, p.6.
5 Certains carreaux de type CQ 213 lambrissent les linteaux des fenêtres et des armoires de la salle d’apparat sont d’influence anatolienne.
6 Rapport de « Restauration et aménagement d’un palais dans la Medina de Tunis, Dâr Lasram », I.N.A.A et A.S.M, B. Nahdi, Tunis, 1972, p. 15.
7 Ibid., p. 37.
8 Cet escalier conduit à un premier ensemble de bureaux de l’administration de l’A.S.M de Tunis, pour ceux qui souhaitent une certaine indépendance et une accessibilité par rapport à la Driba.
9 Jacques Revault, 1971, p. 355.
10 Le rapport de restauration nie l’éventualité de restitution avec des carreaux de substitution suivant un modèle initial. D’autre part, les photographies de Jacques Revault datées des années 1960 et les photos du rapport de l’A.S.M suite à la réaffections de la demeure ne présentent pas cet espace.
11 Rapport de « Restauration et aménagement d’un palais dans la Medina de Tunis, Dâr Lasram », 1972, p. 15.
12 Op. cit, p. 17.
13 J. Mcguionness, 1999, p. 50.
14 « Le temps a montré l’opportunité des stratégies adoptées ainsi que des techniques employées lors de ce réaménagement. D’ailleurs, les nombreux espaces, parfois majestueux, parfois intimistes de Dâr Lasram témoignent de l’habilité des maîtres-constructeurs tunisois du siècle passé. Leur réutilisation à des fins nouvelles a valeur de symbole ; celui de l’attachement à une culture traditionnelle ». J. Mcguionness, 1996, p.6.
15 J. Mcguionness, 1999, p. 49.
16 Le chantier de restauration était organisé en tranches ; la première s’est consacrée autour du patio et les chambres contiguës. Cette phase débute 24/Juin/1970 et s’achève en Août 1970. La deuxième tranche touchât exclusivement l’entrée principale, les bureaux de l’administration et s’achève en Mars 1971. Rapport de « Restauration et aménagement d’un palais dans la Madina de Tunis, Dâr Lasram »,1972. p. 55
17 « Notre option est de lire l’architecture traditionnelle et de trouver une interprétation moderne ». Nous avons voulu prouver que l’architecture traditionnelle peut s’adapter aux exigences du mode de vie d’aujourd’hui. Nous avons refusé de voir le Dâr Lasram comme un cadavre muséal de « monument historique ». Rapport de « Restauration et aménagement d’un palais dans la Madina de Tunis, Dâr Lasram »,1972. p. 8.
18 Op. cit., p. 38.
19 Ibid, p. 45.
20 « Les laboratoires de photographie et l’atelier d’imprimerie se trouvent dans l’ancienne cuisine, eux aussi sont regroupés autour d’un patio ». J. Mcguionness, 1999, p. 50.
21 Rapport de « Restauration et aménagement d’un palais dans la Medina de Tunis, Dâr Lasram », 1972, p. 37
22 Op. cit., 1972, p. 32.
23 Le même carreau fut publié par Clara-Ilhem Alvarez Dopico, 2010, Qallaline. Les revêtements céramiques des fondations beylicales tunisoises du XVIIIe siècle, Thèse de doctorat en histoire de l’Art Islamique, Université Paris IV-Sorbonne, Cat. n°40, p. 522.
24 J. Couranjou, 2004.
25 Op. cit.
26 Ibid.
27 Ibid.
28 J. Couranjou ajoute que « le modèle ne s’est pas dégagé totalement du style renaissant comme le montre la palme en réserve (blanc) sur fond bleu. De durée exceptionnellement longue (1685-1740), ce modèle à symétrie diagonale est le plus abondant en Algérie, toutes origines confondues. Il est omniprésent à Alger et à Constantine et assez abondant à Tlemcen ». Idem.
29 A. Saadaoui, 2021, pp, 45- 61, Fig. 2, p. 47. Ce même carreau CQ 216b pave une chambre en T de Dâr cUthman Dey. Nous supposons qu’il s’agit d’un carreau de substitution et n’appartient point à la parure initiale.
30 Clara-Ilhem Alvarez Dopico, 2021, p. 24.
31 Aissaoui Zohra, p. 99.
32 Clara-Ilhem Alvarez Dopico, 2021, p. 25.
33 J. Revault, 1971, p. 350.
34 Clara-Ilhem Alvarez Dopico ajoute qu’elle « a prétendu une datation tardive du XIXe siècle sans arguments présentés, c’est peut-être l’absence de la couleur bleue et la rigidité des motifs originaux, caractéristiques propres de la production tunisoise tardive, qui a servi à les dater ». Alvarez Dopico Clara-Ilham, 2021, p. 26.
35 A et D. Loviconi, 1994, Les faïences de Tunisie, Qallaline et Nabeul, Aix- en Provence (Edisud), Fig. 1-a, p. 127. Carreau des ateliers Chemla.
36 J. Couranjou, http : //arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Consultée en 2022.
37 Jean Couranjou, http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html. Page consultée en 2022.
38 Jean Couranjou, http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html. Consultée en 2022.
39 Jean Couranjou, « Les carreaux de faïence de la Régence turque d’Alger », http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/carreaux.html. Consultée en 2022.
40 Jean Couranjou, http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Consulté en 2022.
41 Jean Couranjou, http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espv.html. Consulté en 2022.
42 Op. Cit.
43 J. Couranjou, http://arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Page consultée en 2022.
44 Ibid.
45 Idem.
46 Guillemette Mansour ajoute que ce spécimen est surnommé « Nawarat echchems ». Cette fleur rappelle à la fois la rose des vents, avec ses « pétales » bicolores et les motifs étoilés du Zellige hispano-mauresque », Guillemette Mansour, 2017, p. 81.
47 Clara-Ilham Alvarez Dopico ajoute que « Cette composition est reprise par les manufactures françaises de J. Leclerc à Martres Tolédanes et Fourmaintraux et Courquin à Desvres qui exportent leur production en Amérique du Sud et au Maghreb ». Clara-Ilham Alvarez Dopico, 2010, p. 524.
48 Jean Couranjou, http : //arts.medit.occ.pagesperso-orange.fr/espb.html. Page consultée en 2022.

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Auteur

Wided Melliti Chêmi

Maître assistante à l’ESSTED, Université de la Manouba, LAAM, Laboratoire d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines.

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